L’Eveil d’une « conscience de métier ».

[À tout le monde. Surtout à vous mes « con-jeunères »]

Les nombreuses déductions et conclusions auxquelles ont abouti mes expériences professionnelles et pédagogiques sur le profit que les jeunes candidats aux professions du marketing et de la communication  peuvent tirer des relations de travail avec ceux qui les précèdent et ceux qui les suivent, dans le processus de réalisation de leur projet professionnel, me remettent en mémoire une sentence biblique tirée des évangiles, qui affirme : « Il ne faut pas donner des perles aux cochons, ni les choses saintes aux chiens »

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Et je trouve nécessaire, dès les premières lignes de cet article, de rappeler également, pour soutenir cette sentence, ce principe très ancien venu du plus profond des âges : « Les lèvres de la sagesse sont closes, exceptées aux oreilles de la raison. »

 

Après les récents débats qui ont vu jaillir toutes sortes de paroles mettant à nu l’ignorance, l’égarement de certains et d’autres, et d’autres déformations psychiques de diverses nature; de sorte qu’aujourd’hui, je réalise à quel point, malgré les efforts soutenus d’encadrement et d’orientation, les jeunes candidats à la profession et les jeunes professionnels continuent imperturbablement, convaincus de tout leur être, autant qu’un « âne de race » peut être convaincu de la justice et de la légitimité de son entêtement, de penser que rien n’est fait, ou pas assez, pour leur permettre de s’exprimer.

Que peut-on dire à de tels spécimens ? Imaginez un enfant de 6 ans à qui vous demandez d’aller à la prière et qui vous rétorque qu’il n’y va pas tant que vous ne lui prouvez pas l’existence de Dieu.  « Tête de cochon ! Éprouve donc d’abord ce qu’on te dit en appliquant et tu seras à même de douter ! »

Je me vois donc forcé d’écrire pour remettre certaines choses à leur place, pour dire en substance ceci : Si vous avez le moindre mécompte avec le travail, ce sera de votre faute, exclusivement.

Selon moi, ce qui est déplorable pour bon nombre d’entre nous, c’est que, dès l’enfance, il a été inculqué à quelques uns une fâcheuse idée selon laquelle, leur vie reposait sur ce qu’ils recevraient comme héritage. Malheureuse idée qui s’est parfaitement harmonisée avec la condition continentale (africaine) d’éternelle assistée, et qui fonctionne de manière idéale pour toute situation professionnelle nouvelle, de sorte que cette éducation les épargne désormais, pendant leur vie responsable, toute nécessité de faire le moindre effort individuel pour acquérir l’un ou l’autre des savoirs qu’ils convoitent. Ayant identifié le coupable avant la faute : « On ne m’a pas donné », « on m’a exploité » et autres curiosités de même acabit.

 

Figurez-vous, un jeune vient à moi, le cœur fier, convaincu de son « désir d’apprendre » et de sa « motivation à travailler » selon ses propres mots. J’entreprends alors, au prix de mes heures de loisirs et de plaisirs égoïstes, un programme de travail pour lui, ce programme dont la première étape est d’extirper sans le moindre compromis tous les préjugés acquis préalablement par paresse intellectuelle ou par mécanicité culturelle de manière à en faire un récipient complètement vide et prêt à recevoir les premières gouttes de la délicieuse liqueur de la parcelle de savoir dont je suis, de manière tout à fait hasardeuse, un gardien temporaire.

Notre jeune commence donc par se cramponner de toute la force de son être à ces déchets et autres résidus de sa personnalité déformée, que j’ai entrepris de nettoyer, il regarde à gauche et à droite et tombe sur une offre d’emploi d’une multinationale qui cherche un standardiste. Voilà notre jeune qui oublie « son désir d’apprendre » et sa « motivation à travailler » et qui, pour l’exquise sonorité du nom de la marque employeur, saisit ce poste qui ne convient pas à son parcours, ni à ses buts. Sans le moindre égard pour le temps qu’il vient de me gâcher… file à l’anglaise.

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Comment comprendre une telle légèreté ! Un tel jeune que je pourrai donc qualifier, avec la conscience tranquille, de parfaite nullité, aura-t-il mérité d’avoir bénéficié d’une minute de mon temps ?

Je trouve indispensable de dire à mes jeunes confrères, l’humilité au cœur et le sourire aux lèvres, que si j’ai pu apprendre, et continue de le faire, moi aussi, depuis mon entrée dans le métier – avec le concours de certains aînés qui m’obligeaient, sans ménager les moyens de torture et d’humiliations, à :

  • ne rien faire d’autre que ce qui m’était demandé de faire,
  • ne rien dire hors des 4 murs du bureau qui m’était assigné.

C’est bien parce que ces derniers, profitant de leur privilège d’anciens pour m’utiliser comme « cobaye » pour leurs nouvelles idées, ont su réveiller en moi la « conscience du métier », que je pourrai définir comme le résultat positif des influences et des impressions « locales » spécifiques à la profession dû aux expériences et enseignements reçus par les collègues et ainés. Cette conscience qui fait de mon travail plus qu’une source de revenus, mais une source de travail sur moi-même, de défi perpétuel et de plaisir. Pour cela, mon plaisir de travailler ne peut être entravé ni par le comportement d’un tiers à mon égard, ni par le regard d’un tiers sur mon comportement. En me souvenant que je suis seul comptable des talents que j’aurai pu développer ou pas.

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C’est sur cette donnée spécifique que s’est édifiée ma carrure professionnelle. Et chaque ainé a pour devoir de transmettre à ses cadets, parmi les plus endurants et les plus méritants, cette donnée vivifiante de la profession pour que le savoir demeure. Car le métier ne s’apprend pas dans les écoles. Et il ne se donne pas « aux cochons », non plus qu’aux « chiens. »

Auteur : Cheikh Kemit TSIMI

Thibault Marcel Tsimi est un expert en publicité et marketing avec 15 ans d'expérience, ainsi qu'un passionné de l'enseignement. Directeur général de l'Agence Otenticity et ancien directeur du marketing, de la communication et du développement chez Africa Group-co. Grâce à sa résolution créative de problèmes et à son approche progressiste, il excelle dans son domaine. Thibault est doté d'un leadership naturel et d'un style de communication engageant. Il est désireux de partager son expertise en communication dans une organisation innovante qui valorise le progrès et embrasse le changement. Thibault a travaillé comme planer stratégique chez Tendances-scenic, concepteur-rédacteur chez Océan Ogilvy Gabon, consultant en marketing et communication chez FIBA Zone IV, et chef de publicité chez Ascèse. Il est également fondateur de l'Ouvroir de la Communication et de l'Innovation (OCI), un colloque pour les professionnels du marketing et de la communication. Thibault est également un enseignant à l'Institut Supérieur de Management (ISMA) et à l'École Supérieure de Gestion (ESG) depuis janvier 2009, ainsi qu'un formateur assistant à Marketing Update, un séminaire pour les responsables de marque (SABC) en septembre 2010. Il est l'auteur de plusieurs publications, dont "Evangile Selon Sainte Marque", "L'image de marque de l'Etat du Cameroun", et "Communautés de consommateurs et stratégies de marques : les actes du colloque". Thibault est un expert en communication et en relations interpersonnelles engageantes, ainsi qu'un leader assertif et empathique. Il est adaptable et réceptif au changement, avec une approche de travail efficace et concise. Il excelle également dans la résolution de problèmes stratégiques, la prise de décision, l'idéation créative et proactive, la gestion et la motivation d'équipe.

Une réflexion sur « L’Eveil d’une « conscience de métier ». »

  1. Voilà qui est bien dit! Ce que la Sagesse même nous enseigne, c’est que « le précieux trésor d’un Homme c’est l’activité » et « l’humilité précède la gloire ». Le drame, c’est qu’il y a des « prétendus » illuminés qui clament ces paroles remplies de mystères, sans en mesurer la portée.

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