Taisez vos idées toutes faites.
Taisez vos ritournelles critiques sur l’incapacité des autres.
Taisez-vos prétentions,
Depuis plus de 3 mois, un méchant virus innommable secoue le monde.
Oppidum après oppidum, il déjoue les systèmes sécuritaires et sanitaires des grandes puissances mondiales.
Iconoclaste, il coupe les têtes de nos figures emblématiques : De Manu Dibango à Pape Diouf, il se fiche comme d’une guigne du statut et du talent. Même si à la surprise générale, il semble jusqu’ici épargner le Président de l’Assemblée Nationale, et personne ne comprend pourquoi ; Preuve peut-être bien de son imprédictibilité qui met les neurones scientifiques à rude épreuve. Raoult est renvoyé à ses chères études.
Son expansion géométrique dans le monde bat en brèche le paradigme de la toute-puissance humaine, de la préséance de l’homme sur tout le reste.
Arrivé au Cameroun comme il ne pouvait en être autrement dans la configuration actuelle du trafic international, il s’est comporté comme à son habitude, se disséminant de proche en proche, aidé en cela par une population incrédule mais espérant la protection du dieu-soleil qui brûlerait de ses rayons, les ardeurs dévastatrices de virus sans foi, ni loi.
Certains bien-pensants estiment que c’est le moment rêvé de monter au créneau pour crier haro sur l’incompétence, l’inconscience, l’impréparation d’un gouvernement en quête de solutions satisfaisantes pour tous, c’est-à-dire alliant la sécurité des populations et la sécurité de la petite économie, sans négliger le reste.
Tout se passe comme si, partout où le virus s’est manifesté c’était normal, évident et prévisible, mais une fois arrivé au Cameroun, ce virus a changé de comportement décidant de s’accrocher uniquement sur l’indolence, l’apathie et l’inertie de notre gouvernement gérontocrate.
Dès la communication des 13 premières mesures barrières du gouvernement, les plus diligents parmi les critiques avaient déjà identifié un « copié-collé » hors-contexte, et régulièrement hors de propos pour notre population, quelques jours plus tard, on observait çà et là dans les médias, les réseaux sociaux des exemples des autres pays en confinement cités comme exemple et les critiques de second ordre demandant pourquoi ce gouvernement était si incapable de copier le bon exemple !
Il est souvent habituel d’observer un dérèglement de la rationalité dans des moments de panique, osons penser que les camerounais sont dans la panique, ce qui justifie cette logorrhée hypercritique. Or, dans les comportements observés dans la rue, les marchés et certains citoyens mis en quarantaine, on est en droit de questionner la prise de conscience des camerounais qui continuent de se comporter comme si le gouvernement les obligeait à mener une vie à laquelle ils souhaitent mettre un terme.
- « Lavez-vous les mains » dit l’Etat
- « Où est l’eau ? » réplique le peuple
- Ne surchargez pas
- Qui va payer le carburant ?
- Travaillez avec prudence
- Pourquoi tu ne nous dis pas de rester à la maison comme les autres font ?
Ainsi va la République Originale du Cameroun.
Quant à moi, je retourne à ce silence que la gravité de la situation m’ordonne en espérant que chaque camerounais, dans un élan de responsabilité, soutienne sans conditions, l’ensemble des hommes et des femmes qui se battent pour limiter les dégâts, par-delà leurs infirmités !