« Les africains, ayant adopté le français, doivent maintenant l’adapter et le changer pour s’y trouver à l’aise, ils y introduiront des mots, des expressions, une syntaxe, un rythme nouveau. Quand on a des habits, on s’essaie toujours à les coudre pour qu’ils moulent bien, c’est ce que vont faire et font déjà les Africains du français »
- Kourouma, Entretien avec Michèle Zalessky, 1988)
Il existe dans toutes les langues y compris dans notre langue de référence qui est le français de France (FRFR) des barbarismes, des solécismes, de vrai attentats à l’orthodoxie qui finissent par s’imposer dans la langue des écrivains, celle des médias et les dictionnaires de langue. Le parler camerounais (FRCAM) est polynormé, souvent désigné comme camfranglais (ou francamglais), il intègre le pidgin et une vingtaine d’autre langues nationales. Ce qui constitue, aux yeux des puristes, des usages originaux. Les particularités lexématiques, sémantiques et d’usage de cette langue flamboyante n’ont pas encore fait l’objet d’un recensement méthodique permettant d’en apprécier la vitalité et la richesse.
Pourtant, on voit la trace de nos valeurs particularistes dans les campagnes de communication, dans les œuvres littéraires des plus grands auteurs (Ahmadou Kourouma, Mongo Beti, Ferdinand Oyono, Calixthe Beyala, etc) dans la production musicale, les médias, les écoles les lycées et les universités, dans la rue, au marché, quasiment partout. La conscience grammaticale des lexicologues et autres linguistes camerounais, leur purisme loyaliste, sont encore trop grands, nul n’ose entreprendre un dictionnaire de langue dédié au français Camerounais. Bien sûr, il n’existe pas une langue camerounaise à part entière, il existe en revanche un français du Cameroun, comme il en existe en Suisse, de Belgique, du Québec, du Sénégal… mais il est temps d’en finir avec l’autodépréciation de nos pratiques linguistiques !
Les normes officielles, en faisant depuis 1920 du français la langue officielle, ont relègue les langues nationales au statut de curiosités, de langue véhiculaire régionale, localisées, dont beaucoup disparaîtront à terme ou se fondront dans notre français endogène. Au total notre identité prend en compte cette langue, comme elle prend en compte le christianisme et tout l’héritage colonial ; nous sommes de cette langue, nous sommes de cette culture. Celles-ci sont paradoxalement, les substrats de notre identité qui n’est certes pas figée. Et les mots qui suivent sont des objets culturels faisant partie du patrimoine commun, nous avons pris plaisirs à les faire exister davantage, par le biais de œuvres littéraires et artistiques qui y ont recouru et par les personnages et les situations pittoresques que nous avons créés de toutes pièces à seule fin de servir l’esthétique des mots et du langage. Enfin, certaines expressions sont transafricaines, non pas typiquement des camerounismes mais des africanismes, cependant que d’autres sont des « faux camerounismes », c’est-à-dire des mots ou des expressions françaises qui sont tellement domestiquées par l’indigénisation de leur prononciation que les locuteurs camerounais ont fini par croire qu’elles sont made in Cameroon.
A
- ACOPS n.m. nuque particulièrement développée
- AFFOBO n.m. pl. Arrière-train féminine opulent, c’est un attribut aussi prisé qu’une poitrine plantureuse
- AKA interj. Exclamation d’impatience, d’indifférence, voire de mépris. ♦ Aka ! L’amour c’est quoi ? Parle-moi d’argent, l’amour viendra en son temps.
- ABOKI n.m vendeur de soya
- ANGLO OU GRANCOPHONE ? Voici un échange pris sur le vif, où vous ne trouverez probablement ni riche ni raison. La division du Cameroun en une partie anglophone et une partie francophone brouille bien de repères. Les francophones ont déjà bien de la peine à maitriser le français, quand ils le pratiquent comme langue maternelle, il devient utopique d’imaginer qu’ils seront demain des citoyens bilingues. La prééminence du français est une injustice évidente pour les anglophones, qui ne jouissent véritablement des facilités que leur offre leur Etat que lorsqu’ils parlent français. Anglophone ou francophone : il faut choisir ! ♦ Entendu :
- Egbe Spencer : Bouba, stop smoking Banga ! Do you know that the governors of Anglophones regions of southwest are all francophone who don’t know anything about the aspirations and beliefs of the people here?
- Bouba : les Anglos sont fous et ignorant aussi ! Les gens totalement aveugles, leurs nez est chaque jour sur la face, ils ne le voient même pas passer. Pourquoi ça ? Je ne sais rien. Unité faire la force, seulement en faisant ceci qu’ils réussite à développer leur lieu. Seuls eux. Seulement aucune personne ou gouvernement fera pour eux. Ce n’est pas les big man de Fru Ndi et Akere ou Ben Muna qui le fera, mais la force des unités ensemble qui vous donnera la liberté et le développement.
- Egbe Spencer : what exactly are you or have you been trying to say ? Whatever it is, your insults are not necessary for you point of view to be heard.
- Akufongwe : insults only help to highlight his point. Intelligent people would not dwell only on the insults but would proceed to understand the goodness of the truth behind the foul language.
- Bouba : est-ce que les anglophones ont accordé permission à Delmonte pour utiliser leurs champs ? Est-ce que les anglophones ont accordé permission à Mbiya de voler leur entreprise CDC et de vendre ? Est ce que les anglophones ont accordé permission à Mbiya et Ahidjo, ce pauvre office clerk, de changer le nom de Victoria à Limbé ? Ceci ne rien dire. Est-ce que les anglophones ont accordé à Mbiya le droit de changer le nom du Mont Fako à Mont Cameroun ? Est-ce que les anglophones ont accordé permission à Mbiya le voleur de puiser leur pétrole et vendre ? Etc, etc, la réponse c’est non, non, non… et si on te donne un submarine nucléaire, tu vas réduit tous ces imbéciles à la poussière. Aune minute !
- Egbe Spencer : les francofous, aucun débat à avoir avec eux, eux ne savent pas que c’est notre culture anglophone qui gère le monde. Anglais, c’est unique « lingua franca ». le français de nos ancêtres gaulois représente 1.5 % d’information sur le net, contre plus 80 % de l’anglais. C’est les Gaulois seulement, leurs descendants et quelques nègres d’Afrique qui parle encore cette langue qui ne vaut pas un pet de rat palmiste.
- Akufongwe : un négre qui se prend pour un Anglo-Saxon ! Listening a full-blooded Negro saying that he is an Anglo-Saxon is the most shameful stuff I have ever heard in my life. Let me tell you: you are a slave in your mind, so there is no need for chains in your case, no chance of rebellion. You are on with your “Anglo-Saxon” white master. When you talk about him, you say “WE”. You can simply not imagine yourself without your white master. You are a domestic Negro. Enough said, and don’t answer to me, your master has certainly ordered you to carry some shit for him.
- Ralph : ce sont les male-faiteurs et bandits comme toi sui s’est caché dans les bande-lieu de France. Tu t’appelle Akuf, tu parler anglais, mais tu n’es même pas anglophone, alors ne te cherche pas les problèmes avec les princes de la civilisation terrestre. Pauvre imbécile que tu sois, le monde nous appartient. Saloupard, infiltré, tu as même la gueule à nous parler ? tu es né hier seulement et tu passes ta vie en cerveau bloqué, tu confondre tout, la confisserie avec la confusion. Ce sont les gens comme toi qui ne jetaient les pierres quand j’étais petit en allant à l’école en criant « Briafa go home ». Pour les francophone, tous les anglos être de SCNC.
- Bouba : on peut être anglophone et Douala ? Bakweri et douala ont le même sang sawa qui fuit dans leurs veines, n’est-ce pas ? Bakweri est anglo, douala sont francos, non ? les uns sont francophones et les uns anglophones, comme entre Bamenda et Bafoussam, ca fait trop de barrières pour des chiens verts qui ne cachent même pas de trésor dans leur sous-terrain !
- Mvondo : Ma’é mine yit à mekane, ngue mi na yi ki ne mi na wok ne bya yane kobo minkobo ya dza, minkobo b’issa aé be nane be nga lig bya. Mia ze soung é à bô ndoum à zan nseng aé minkobo mii bot be nga wé b’issa aé be nane bagan. Yé mia wok ki ossone ? (je vais vous fesser si vous ne voulez pas comprendre que nous devons parler les langues de chez nous, les langues héritées de nos pères et mères. Vous venez vous disputer et vous battre en public pour les langues de ceux qui ont tué nos pères et mères. Vous n’avez pas honte?)
- Evina : this is silly. I insist there is no problem between francophone and Anglophones, at least not the Anglophones I know. You will go up and down, but never be able to convince me you say that if the two of us were equally qualified for a job in Cameroon, you would be called upon three times before me in any ministry !that is nonsense; you actually have the upper hand because you are a minority. The so-called affirmative action. If I go to Cameroon I will ask to be considered “Anglophone” then I will definitely beat you on a job
- Akufongwe : But try to understand that discrimination is one of the reasons why a lot of Anglophones leave the country and don’t want to come back and settle down – because they leave for a country where everyone has a chance.
- ABSENTER r v.tr. Constater l’absence de qqn. ♦ je t’ai absenté quand je suis passé chez ti (je t’ai manqué).
- ACHOUKA interj. Exclamation marquant la moquerie, sert à huer. ♦ On t’avait prévenu, mais voilà monsieur n’en fait jamais qu’à sa tête, achouka,
- Tu es devenu grand, assume en grand !
- ADVERBE Même et déjà sont mis à toutes les sauces. ♦ « est-ce que tu as même déjà été à l’intérieur du palais des sports ? » ; « rends-moi ce que tu me dois. – Est-ce que j’ai même l’argent ? » ; Vous avez rendez-vous avec votre amoureuse. Elle arrive avec deux heures de retard et s’étonne sincèrement : « – Tu es déjà là ? » vous voulez lui dire non, ce n’est qu’un fantôme, mais vous n’êtes pas sûr qu’elle comprenne. Vous lui demandez : tu aurais pu appeler pour m’aviser de ton retard, non ? – le crédit-là se ramasse par terre ? Déjà que tu m’as coupé mon bipage, ce matin. – et les call-boxes, c’est pour les chiens ? – Ekié ! Tout ça avec les petits 5000 d’hier ? Pardon, il faut m’acheter l’avion, je ne serai plus en retard. Le call-box, le call-box… j’étais pressée, toi aussi ! – je vois ça. Et pourquoi as-tu éteint ton téléphone ? – ouais, c’est même quoi ? Je suis au tribunal ? je vais rentrer, si ça continue comme ça. Il y a même ma nièce qui est malade
- AKA ! Interj. Marquant l’indifférence, le mépris ou l’agacement
- ALADJI n.m. Homme originaire du Nord, de confession musulmane, et jouissant d’un certain prestige social du fait de sa fortune, son nombre d’épouses, etc. originellement, c’est un musulman qui a déjà effectué le pèlerinage à la Mecque et porte en conséquence le titre d’EL Hadj.
- A MORT faux camerounisme loc. adv. 1. Enormément 2. A en mourir. ♦ C’est bon à mort. Je t’aime à mort ! je t’aime jusqu’à… le feu sort seulement !
- APPACHER v.tr et intr. Essayer de convaincre un client ; démarcher. ♦ s’applique surtout aux marchands à la sauvette.
- ARTICLE L’article défini, dans le langage parlé, se substitue souvent à l’adjectif possessif, à l’article partitif, à l’article indéfini ♦ quand une femme arrive dans un centre de santé avec son enfant dans les bras, la question suivante lui sera posée ; « l’enfant à quoi ? » plutôt que : « votre enfant souffre de quoi ? ». « Tu as le bic ? » Le professeur Edmond Biloa de l’université de Yaoundé I a donné encore plus d’exemples dans une étude sur la syntaxe du français parlé.
- FRCAM : moi, je ne paierai pas les frais de l’association des parents d’Elèves tant que le président ne donnera pas l’aval. Le doyen a marqué l’accord pour que les cours continuent jusqu’à 12 avril Professeur, allons boire le jus de foléré. Ma femme va te donner l’huile de karité pour madame. Ici on ne vend pas la bière. Est-ce que vous pouvez manger le soya avec le pain ? FRFR : Moi, je ne paierai pas les frais de l’Association des parents d’Elèves tant que le président ne donnera pas son aval. Le doyen a marqué son accord pour que les cours continuent jusqu’au 12 avril. Professeur, allons boire du jus de foléré. Ma femme va te donner de l’huile de karité pour madame. Ici on ne vend pas de bière. Est-ce que vous pouvez manger du soya avec du pain ?
- ATANGANA dit d’un homme blanc qui connaît toutes les astuces, toutes les magouilles des commerçants camerounais, il marchande aussi efficacement qu’une ménagère camerounaise.
- AVOIR LE MACABO DE QQN Loc. verb. Lui en vouloir
- ARACHIDE n.f Viens grignoter les arachides avec nous ! il vaudrait peut-être mieux dire : viens grignoter les cacahouètes avec nous ! Les cacahouètes sont les fruits comestibles de l’arachide. Il reste évident possible de dire grignoter les arachides, métonymiquement parlant.
- ARROSER v. intr. Pendre la crémaillère, inaugurer une acquisition nouvelle (voiture, maison) ou fêter un succès, un heureux événement, en offrant à boire et / ou à manger.
- ASSIA interj. 1. Expression de sollicitude équivalant à mes regrets, désolé, courage, ou sois fort(e) ! Var. patience ! 2. Expression marquant la défiance
- ATAGANA BREAD n.m Bâton de manioc. Il remplacerait le pain en pays béti, où cet aliment est très populaire et Atangana un patronyme très fréquent.
- ATTACHER v.tr Envoûter
- ATTAQUER v. tr et intr. Draguer var. se chercher
- AUJOURD’HUI C’EST AUJOURD’HUI loc. La décision, la vérité, la conclusion ne sauraient plus être ajournée var. today
- AVOIR LES RONDS avoir de l’argent ♦ « – on meurt de faim ici. Moi j’ai failli mourir de faim un jour. Je n’avais pas un rond. Je suis venu te voir. Tu m’as refusé du pain à crédit. » Extrait du film de Bekolo. Quartier Mozart
- AWASHEUR n.m. Voleur au titre
- B
- BACK-BACK loc. adv. Dans le dos de qqn, en cachette.
- BANGALA n.m Pénis. Ahmadou Kourouma parle de bangala dans son Allah n’est pas obligé : « le passager totalement nu essayait s’il était un homme de mettre la main maladroitement sur son bangala en l’air, si c’était une femme sur son gnoussougnoussou. (Bangala et gnoussougnoussou sont les noms des parties honteuses d’après Inventaire des particularités lexicales en Afrique noire.) […] ils m’ont commandé de joindre la forêt, j’ai refusé et suis resté le bangala en l’air. » Syn. Zose
- BANGA n.m. Chanvre indien ♦ banga gi me powaa ! (De l’herbe pour la pêche !) syn, gué
- BAO n.m. Personnalité Syn. Capo ; tété
- BARRIERE n. f. Clôture entourant un domicile privé, lle peut être un signe d’appartenance aux classes aisées
- BASTIA n.pr. Le quartier Bastos à Yaoundé
- BATON DE MANIOC Loc. nom Gaston Kelman (JE SUIS NOIR ET JE N’AIME PAS LE MANIOC) n’aime pas le manioc pour une raison toute simple, contenue dans le titre même de son ouvrage : il est tout noir et le manioc est tout blanc. Cela pose un vrai problème identitaire, qui est l’objet de son best-seller : s’il mange le manioc blanc, ne va-t-il pas se réveiller dès le lendemain avec l’épiderme plus blanc que blanc ? N’empêche, il doit déguster le bâton de manioc de temps en temps lors de ses séjours au pays, puisque le bâton de manioc n’a plus la blancheur originelle du manioc.
- BEP-BEP/BEUP-BEUP n.m. M’as-tu-vu ; blabla
- BEN SIKIN n.m. taxi à deux roues. Désigne aussi bien la mobylette que son conducteur, qui peut aussi être un ben sikineur. De l’Anglais Bend Skin
- BEN SKIN n.m. danse folklorique de l’Ouest, popularisée entre autres par Takam II et André Marie Tala. Var. Bikutsi ; makossa
- BIC n.m. stylo
- BIFAKA ou BIFAGA n.m. poisson fumé
- BEURRE n.m Margarine. Le beurre (FRFR) est alors appelé beurre de table. → Avocat-beurre
- BOBOLO n.m 1. Bâton de manioc 2. Adj. Qual. Obèse
BONNE nom féminin parce que le mot reflète la condition féminine Mimi, Dodo, il y a comme cela des surnoms quasi caractéristiques par lesquels, sous les chaumières, on les distingue –si tant est que l’on en eût encore besoin- des filles du même âge qu’elles qui ont accédé à la dignité intégrale du fait de leur appartenance originelle à la famille qui les accueille. Y a-t-il des Marina, des Paola en ces lieux ? Les bonnes voudront bien se contenter de Mebina, Bekada, etc. Il y a rarement assez de prénoms pour tous dans ces familles esclavagistes : Cousine, nièce, parente lointaine, vagabonde recueillie par « charité », analphabète recommandée par une tante qui vous a vendue à bon marché, vous empestez régulièrement les épices ou les détergents, pour autant (votre patron l’a insinué en haletant fiévreusement) votre intimité est d’une propreté à nulle autre pareille. Vous avez souvent l’air très bête, mais vous ne l’êtes jamais autant que vos apparences se hâtent de le suggérer. Artistes de l’ombre, dont on confine les talents dans les cuisines ou les auberges sordides, faites de vos handicaps de formidables outils de chantage et d’ascension sociale, votre émancipation est à ce prix. Il est si difficile d’expliquer aux Camerounais qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une domestique si l’on n’a pas les moyens de la payer, que vingt personnes, même dans un manoir c’est trop (à moins que ce soit vingt domestiques)… Et comme vous ne pouvez jamais leur faire entendre raison, leur arracher un traitement plus humain, vous élever aussi haut que vous devriez l’être, il ne vous manque plus que de les tirer par leurs propres turpitudes dans les profondeurs de vos misères. En somme inspirez-vous de la jeune Guinéenne Nafissatou Diallo dont le cas certes n’a pas prospéré, mais qui quand même n’a pas complètement manqué son coup.
BOMBO n.m. 1. Pote. Ce sens est issu de la langue bassa 2. Appellatif affectueux d’une personne homonyme. Sens issu des langues beti
♦ Le diminutif mbom sert à appeler amicalement ou familièrement quelqu’un dont on ignore le nom
BORD n.m Arg. scol. Diminutif de bordereau. Aide-mémoire, antisèche, cartouche, fiche souvent réalisée dans le but de tricher à un examen. De là l’expression proverbiale l’homme n’est rien sans son bord
BORDELLE n.f 1. Prostituée 2. Fille facile ♦ ah, celle-là alors, quelle cuisse légère ! Je ne sais pas combien d’hommes il lui faut pour l’occuper. Cette Christelle ne dit jamais non, et quand elle a dit non, elle revient volontiers sur sa décision, ses formes généreuses, elle les donne généreusement ; elle est d’une munificence sans bornes, puisque dit-elle « ça » ne s’épuise pas. Peut-être bien. C’est épuisant quand même… En tout cas, c’est la bordelle par excellence. Var. waka, Wolowos, Boguess, Mbock, Maboya-Makeve
BORDELLE TU PEUX CHIER COMME MOI ? Loc. injurieuse insulte homophobe.
Bouba : tu dis que quoi ? Le pidgin n’est pas l’anglais, hein ! So, gratte-for-day!
C
CAMER n. diminutif de Cameroun et de camerounais, e
CARREFOUR J’AI RATE MA VIE
- VU
Le papa bedonnant : ma fille, c’est combien la passe ?
La prostitué en herbe : 300 !
Le papa : quoi trois cent ! C’est le terrain ? J’ai 250… et puis tu es déjà trop vieille.
La prostituée : j’ai 15 ans. Il te les faut dés le berceau ?
Le papa : tu fais plus que ton âge
La prostituée : pardon ne me gâte pas le marché, si tu n’as pas 300, fends l’air !
Le papa : ma fille… quand tu me regardes, je suis à 300 francs près ? Je ressemble à ça ?
La prostituée : tu ressembles à un pédéphile… mais c’est ton macabo !
(Cinq minutes plus tard)
La prostituée : depuis là… si tu veux pas jouir, écoute, tu prends tes 300 francs et tu t’achète un préservatif avec… ou bien une brosse à dent !
Le papa : penses-tu ! si j’avais un préservatif, il me faudrait passer toute la nuit sur toi pour…
La prostituée : alors ça vient ? je vais crier au viol !
Le papa : Pff ! Tu ne ferais qu’attirer d’authentiques violeurs, fillette. Laisse-moi faire, laisse-toi faire, tu auras 600 francs cash.
La prostituée : fallait le dire plus tôt, connard !
Le papa : pas si petite… tu as un esprit de vieux dans ton corps d’enfant.
La prostitué : prétentieux, tu appelle ça esprit ? Il n’arrive même pas à me chatouiller. Peut être bien que c’est vraiment un esprit finalement.
Le papa : fillette, ton métier c’est de chatouiller, pas d’être chatouillée, tu devrais t’en tenir à ça.
- VECU
Vous avez soif, c’est à un vrai Safari que je vous convie : prenez : prenez un taxi qui vous déposera au Consulat, ou à L’ambassade qui vient d’ouvrir ; ensuite on fera un tour au Schengen qui est plus select, mais qui ne vaut pas le Québec à Essos. Le parigot n’a plus la côte, le Toulousain est impopulaire, la Rue de la joie n’est plus ce qu’elle était ! Vous êtes dans un taxi, un stoppeur indique qu’il se rend à l’immeuble de la mort, il est embarque par le chauffeur qui quelques mètres plus loin fait monter deux autres passagers dont l’un se rend à Fin cimetière et l’autre au Carrefour sorcier, ne panique pas, ce sont des destinations tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Le restau le visa est cher et la cuisine y est très moyenne, un peu comme l’Arizona. Faites un tour à Oasis ou a Maison Blanche, vous mangerez du bon poisson braisé. Le problème de Dubai, c’est qu’il est situé à Tsinga, un quartier qui n’est pas très chauds, vaut mieux démarrer la soirée au Métro ou au Columbia. Le must pour boire du bouillon à cinq heures, c’est le cœur. A Bastia ou à Santa Barbara, seules les wakas de luxe que tu vas trouver à cette heures-ci. Si tu veux louer un appartement moderne, rends-toi à Denver ou à Koweit. Il n’y a même pas de théâtre au pays, donc si on vous invite à l’Opéra, c’est que vous vous en rendez en boîte de nuit.
Les dénominations des bars, des quartiers, des places sentent énormément le vécu, l’émotion et la fascination du voyage. Welcome to Cameroun !
CELUI DE loc. prép. Quant à Introduit de manière emphatique une allusion péjorative à une personne absente. ♦ je parlais de cet idiot d’Abanda et de cet idiot d’Onomo, celui d’Amougou est un triple idiot, il ne mérite même pas que je gaspille ma salive pour lui
C’EST COMMENT ? Loc interrog. Comment ça va ? ♦ – C’est comment ? – je suis là, mon frère ! je me bats, on gère. Var. on dit quoi ? ca dit quoi ?
COMMENT CA VA, A cette question, le camerounais répondra : Bien ! Ou encore : ça va un peu !
CHACUN A SON TOUR CHEZ LE COIFFEUR Cette formule amuse moins par ce qu’elle dit concrètement que par ce qu’elle prétend poser comme une loi immuable : « Dieu n’oublie personne ! » Ainsi, passerions-nous tous par des hauts et par des bas. Cela change-t-il quoi que ce soit au sort de la majorité qui naît dans un état de dénuement et s’en retourne à la poussière après des années des misères partagées avec femmes et enfants, c’est-à-dire en somme après avoir contribué à la propagation, voire l’aggravation de la misère naguère héritée ? Les pauvres et les malheureux sont indispensables à l’équilibre social. Nous n’avons pas forcément le même coiffeur, c’est exceptionnellement que les derniers deviennent les premiers, et la chute des grands (leur tour chez le coiffeur) ne signifie presque jamais qu’une place de nouveau riche est vacante, encore moins que le riche déchu en question ne rebondira pas de plus belle. Dieu n’est pas coiffeur, il n’oublie personne, parce que le destin de chacun est affaire individuelle et il n’en a cure
CHAMPAGNARD, E n. Flambeur noctambule ; noceur qui n’aime dans le champagne que son prix
CHAMPICOTER v .intr. Boire du champagne
CHAUD, E n. 1. Amant, maîtresse var. petit, e, Deuxième bureau 2. Petit ami, e ♦ « – c’est pour quel chaud que tu te fais belle comme ça ? – il n’ya même pas de chaud dans ce quartier. – Quel genre de chaud tu veux. Michael Jackson ? – il est impuissant celui-là. Je n’aime pas les hommes efféminés – Qui alors ? (Quartier Mozart de J.-m. Bekolo)
CHAUFFEUR v. intr. Etre d’actualité, à la mode. ♦ Lady Ponce chauffe au pays !
CHIBA v. intr. 1. Faire une fellation ouun cunnilinctus var. Brouter ; caver 2. Prendre la fuite après un forfait 3. Descendre ; aller du haut vers le bas 4. V.tr. Humilier qqn, médire
CHOUA v. tr et intr 1. Prendre 2. Donner 3. Voler ♦ Remarque d’usage : ce verbe s’utilise surtout au présent de l’indicatif, au passé composé et à l’impératif présent, aux trois personnes du singulier.
CHIPS n.m. pl. Frites de plantains → Frites
CIRCUIT n.m. Domicile privé qui fait office de restaurant et ne doit sa réputation qu’au téléphone arabe, puisqu’il n’a généralement pas d’enseigne. Syn. Chantier
COMBI n. Ami, complice var. Cotta, ma personne, koppo, membre, mbom
COMBIEN CA COUTE ? C’est très moins cher
CONPLEMENT n.m. Accompagnement. ♦ Mes compléments préférés sont les ignames et les patates douces
CORANISER v. tr et intr. Apprendre par cœur un cours ou une leçon volumineux.
CORRUPTION causes : chaines de dévouement façonnées par les allégeances mystiques, banques de faveur alimentées par les réseaux sociaux conséquences : la corruption étant généralisée, extrême, le mérite finit par émerger. Mais le mérite lui-même est méconnu et corrompu parce qu’il a émergé de cette pourriture de là la perte totale de repères et l’absence de modèles made in Cameroon
COUPER UNE BIERE En prendre une gorgée, la partager.
COMPORTER (se) v.pr. Avoir une attitude correcte. ♦ On invite qqn à se comporter, pour lui signifier qu’on n’apprécie pas ses attitudes, positions, raisonnements.
COYOTE n.f. 1. Salope 2. Femme qui rentabilise ses charmes et choisit ses hommes sur la base du seul critère financier
D
DEBAT n.m. Les fesses (lasses, FRCAM) d’une fille (go). ♦ On doit cette création au président Paul Biya qui avait promis d’organiser un large débat. Son ministre le très populaire Professeur Augustin Kontchou Kouomegni avait parlé en conférence de presse de grand débat. Dans une mise au point ultérieure, le président aurait parlé de nuance sémantique et réaffirme qu’il s’agissait bien d’un large débat. Anecdotique ! L’image de françoise Foning, une femme de l’appareil du parti, très forte, est venue à l’esprit coquin et ô combien taquin de la population qui a tôt fait d’assimiler le mo débat à son arrière-train, d’où l’expression avoir un large débat pour dire avoir un arrière-train proéminent. Ah si seulement tous les mots du FRCAM avaient une genèse aussi prestigieuse ! Var. Ndombolo
DEBROUSSER v. tr. Débroussailler
DEGAMMER v. intr. Dire ou faire quelque chose d’indécent ; déconner
DEPANNER v. tr. Aider pécuniairement → Mettre en haut
DEJEUNER n. m. Petit-déjeuner var. Prendre le café
DEPOSE-MOI Laisse-moi tranquille
DERRIERE OU DEVANT ? Nous sommes derrière toi, chef, et le moment venu, nous saurons être devant toi (on te suit partout et s’il le faut on prendra une balle pour toi et supportera les désagréments qui vont naître de ton leadership) ♦ « tu es devant et nous sommes derrière… » Titre d’une chanson à texte en langue medumba, écrite en 1975 par A.B.H., un jeune Banganté tombé depuis dans l’oubli. En voici un large extrait pour nous replacer dans les autres villes, à ceux de Ngongsamba et à ceux de Loum, que le chef leur a envoyé un message pour qu’ils se rencontrent au village. Vous enverrez alors un message à Ahmadou Ahidjo. Ne l’avions-nous pas déjà dit ? N’avions-nous pas déjà dit à Ahmadou Ahidjo qu’il n’ait pas peur ? Nous savons combien nous avons souffert, n’est-ce pas, mon père ? Si ce n’était Ahmadou Ahidjo, où sérions-nous maintenant ? Alors que nous voilà en train de parler. Le père du circoncis est toujours digne, n’est-ce pas ? avez-vous compris ce qu’a dit Ahmadou Ahidjo ? il appela le ministre des forces armées et lui demanda ce qu’il fallait faire pour le Cameroun. Savez-vous ce que lui a répondu le ministre ? « -père ce que tu diras, je l’accepterai – nous allons envoyer des militaires, car, si nous regardons sans rien faire, le Cameroun va se perdre. » n’est-ce pas mes compatriotes ? Oh ! Un père est heureux avec son enfant. Oh ! Une mère est heureuse avec son enfant. J’avais entendu parler d’une affaire et ne l’avais pas prise au sérieux. Mais je ne savais pas, alors, que je vivrais jusqu’aujourd’hui. Je me lamente plus que l’esclave au marché ! Si l’ail n’a pas vu, le cœur ne p d t pas se ficher ! si la bouche ne parle pas – n’est-ce pas ? oh ! si la bouche ne parle pas – Tabaké- les oreilles ne peuvent pas comprendre. Ahmadou avait dit que même le muet parlera, que même le sourd entendra, que même l’aveugle verra. Que personne ne regarde son frère de travers. Ici au Cameroun, oubliez la jalousie et vous serez très heureux. Ce que vous cherchez, enfants du Cameroun, ne l’avez-vous pas encore trouvé ? que cherchez-vous encore ? Prenez l’amour avec vous avant de rester au village – n’est-ce-pas ? Nous avons été récemment au chef-lieu du département du Ndé. Nous y étions avec le ministre Kwayeb, avec le ministre Keutcha et avec Madame Keutcha. Le département du Ndé leur a remis le message suivant : « quand vous serez descendus à yaoundé vous direz au Gouvernement : « pourquoi encore voter ? S’il ne s’agissait que du département du Ndé passerait-on encore là journée à voter ? Pourquoi voter encore ? Nous savons combien nous avons souffert. » Je n’accepte pour Dieu que celui que je vois devant moi. Puisque je ne suis pas encore mort. Et je ne vois devant moi qu’Ahidjo. »
DEVANT-DERRIERE loc nom. Personne incontournable, voire indispensable à une autre. ♦ Il a beau dire, il a beau faire, il me reviendra quand cette passade aura vécu, il a besoin de moi, je suis son devant-derrière Syn. Aéroport → l’avion ne fuit pas l’aéroport (se dit pour illustrer une situation inéluctable, inévitable. Var. le corps d’un oiseau mort ne reste jamais en l’air (dixit Petit Pays)
DIX HEURES DIX surnom hâbleur généralement attribué à qqn qui a les pieds plats, « tournés en dehors, se présentant sous la forme des aiguilles le cadran d’une montre indiquant cette heure. »
DYBO n.m. DE l’anglais body, corps. Type, gars
DJANGUA adj. Qual. Petit, mince, minuscule var. Bindi ; minguili
DJANGUI n.m0 1. Tontine. ♦ Le djangui c’est en affaires l’équivalent du partenariat win-win, gagnant-gagnant (FRFR) « Politics na djangui » Simon Achidi Achu, ancien premier ministre
DJOUNDJOU KALABA n.m. 1. Monstre imaginaire qu’on invoque pour effrayer un enfant désobéissant. 2. Personne particulièrement vilaine.
DOSER v. tr. Frapper brutalement Avoir sa dose, en être quitte pour ♦ je ne passerai pas une seconde de plus avec cette fille, j’ai eu ma dose d’infidélités, à ce rythme, elle finirait par me tromper avec moi-même !
DVD n.m (Dos et ventre Dehors) Vêtement féminin particulièrement sexy Var. VCD (Ventre et Cuisses Dehors)
E
ECAILLE n.f. Matière plastique
ET LA POLITESSE, MONSIEUR ? Les camerounais disent pardon pour dire s’il te plaît, la politesse c’est de la politique, d’où la confusion récurrente entre politesse et flagornerie. dans les demandes d’emploi ou de stage, on s’adresse donc souvent à « votre très haute personnalité » pour désigner un modeste chef d’agence, dont évidemment seule la « très haute bienveillance » est susceptible de satisfaire l’espoir » d’une suite favorable » (la seule suite évidemment envisagée). D’autant plus qu’on aura pris soin de lui préciser l’expression de notre « très haute considération». Se pourrait-il que nous soyons vraiment les champions de la corruption alors que nous sommes parmi les plus pauvres ? Eh bien, oui ! Tous ces superlatifs et cette obséquiosité ont quelque chose de malsain.
ETOO FILLE n.f. Fan du génial footballeur. Elle ne comprend pas forcément quoi que ce soit à ce sport, mais considère qu’il est meilleur footballeur camerounais de tous les temps. Exactement comme ces étudiants qui tombent amoureuse de leurs enseignants d’abord et assimilent leur enseignement ensuite, la théorie de l’infusion, vous connaissez ?
EAU n.f. 1. Intimidation gratuite, var. sissia. Aka, le boucan qu’il fait c’est l’eau ! 2. Arg. scol. Epreuve d’un examen obtenue frauduleusement avant l’échéance
EKIE ! [ekie] interj. Exclamation marquant la surprise, l’étonnement
ELAN-ELAN adj. qual dans le plus simple appareil; En Tenue D’Eve
ELOBI n.m Bidonville ou favela en Bulu. Zone peu aménagé, voire carrément marécageuse. le plus célèbre étant Mokolo-Elobi. ♦ Toute pimpante qu’elle soit, elle n’en vit pas moins dans un elobi !
EMACIE [emasie] n.m. Drépanocytaire
ENSEIGNEMENT GENERAL De nombreux camerounais estiment qu’il faut fermer la moitié des établissements secondaires d’enseignement général et ouvrir à la place des établissements d’enseignement technique ! Enseignement général ne peut-il pas contenir des formations technologiques et des enseignements techniques ? Pourquoi donc sont-ils dits généraux ? C’est à n’y rien comprendre. On veut banaliser la recherche d’une culture intellectuelle au motif que l’éducation doit avoir un but pratique et professionnel. Le travail au vrai est une préoccupation grossière, les penseurs de la pédagogie camerounaise tardent à le réaliser. La question n’est pas de savoir si l’éducation des âmes, la formation de l’esprit, est une fin en soi ou un moyen pour exercer une activité industrielle ou commerciale. Il faut dire aux jeunes que la fin de l’éducation c’est la vie de l’esprit, que la noblesse est dans le moyen pas dans la fin. → AMOUGUI PULCHERIE
EPSI n.m arg. scol Bourse universitaire
EPSIVORE n. arg. Scol. Etudiant boursier
F
FALA v.tr. 1. Chercher (provient du pidgin) 2. Chercher noise à qqn, le provoquer. Syn. Hambock, kosh. Ne me fala pas : ne me provoque pas ; il fala les clefs de sa bougna : il cherche les clefs de sa voiture 3. Donner une modique somme d’argent
FAIRE v. intr. Très Fam et Vulg Faire l’amour. On a fait sans, ellipse magnifique d’un lycéen qui vante ses mérites auprés de ses camarades pour dire qu’il vient de faire l’amour sans préservatif.
Syn. Apputer, sèkèlè, niass, niaque, fika, pistacher, tuer, combo, piquer, tchouquer, binda, torpiller, fom [fome] → Faire poti loc.partouzer var. faire le ntui, faire le rally, faire une tournante, faire le un-but-sort
Voici un tableau symbolique des usages du verbe faire au Cameroun (FRCAM) comparé à l’usage qu’en fait la langue de référence (FRCAM), il est extrait d’une étude de claude Frey ci-après citée.
FRCAM | FRFR | |||||||||||
verbe | C.O.D | (C.O.I) | FAIRE | Verbe | C.O.D | (C.O.I) | ||||||
Perdre | Le temps | à qqn | faire | Perdre | Le temps | à qqn | ||||||
Goûter | un plat | à qqn | faire | Goûter | Un plat | à qqn | ||||||
Visiter | La maison | à qqn | faire | Visiter | La maison | à qqn | ||||||
Miroiter | De l’argent | à qqn | faire | Miroiter | De l’argent | à qqn | ||||||
Penser | qqch | à qqn | faire | Penser | qqch | à qqn | ||||||
Rimer | Deux syllabes | faire | Rimer | Deux syllabes | ||||||||
Ressortir | Une motivation | faire | Ressortir | Une motivation | ||||||||
Coïncider | Le défie et qqch | faire | Coïncider | Le défie et qqch | ||||||||
Déguerpir | qqn | faire | Déguerpir | qqn | ||||||||
Couler | Le sang / la sueur | faire | Couler | Le sang / la sueur | ||||||||
Fructifier | Les décisions | faire | Fructifier | Les décisions | ||||||||
Filmer | qqn | faire | Filmer | qqn | ||||||||
Déborder | Le vase | faire | Déborder | Le vase | ||||||||
Alterner | Des mots | faire | Alterner | Des mots | ||||||||
Parvenir | Un message | faire | Parvenir | Un message | ||||||||
Affronter | Deux personnes | faire | Affronter | Deux personnes | ||||||||
Pencher | Qqn | faire | Pencher | Qqn | ||||||||
succéder | Un mot à | faire | succéder | Un mot à . | ||||||||
Varier | Le sens d’un mot | faire | Varier | Le sens d’un mot | ||||||||
Précéder | Un nom | faire | Précéder | Un nom | ||||||||
Avancer | Un cours | faire | Avancer | Un cours | ||||||||
déverser | Les langues | faire | diverger | Les langues | ||||||||
synthétique | analytique | |||||||||||
FRCAM | FRFR | FRFR | ||||||||||
FAIRE | + | Art. déf. | Subst [abstr.] | + | AUX. + groupe adj. Prép ou nom | VERBE | ||||||
faire | la | Paresse | être | paresseux | paresser | |||||||
faire | la | Taille | être | Au régime | Ø | |||||||
la | faire | Fine taille | ||||||||||
faire | la | recette | Ø | acheter | ||||||||
faire | la | boucan | Ø | Rouspéter | ||||||||
faire | la | propreté | Rendre | propre | nettoyer | |||||||
faire | la | clando | Exploiter | Un taxi clandestin | Ø | |||||||
faire | la | affaires | Faire | L’amour | Coucher (avec) | |||||||
faire | la | jalousie | être | jaloux | jalouser | |||||||
faire | la | délation | Ø | dénoncer | ||||||||
faire | la | bagarre | Ø | Se bagarrer | ||||||||
analytique | analytique | synthétique | ||||||||||
Voici quelques énoncés typiques, le verbe faire y signifie tour à tour avoir, obtenir, avoir recours, faire un accident, avoir une maladie donner, etc. : l’asso est un client régulier, celui avec qui une prostituée fait régulièrement les rapports sexuels (d’apr. manuscrit mémoire étud.) ; Bernard Nanga fait également recours à la figure nommée antanaclaase. (étud. L. Ebah-flavie, la redondance dans les chauves–souris, de Bernard Nanga, mémoire p. 66) ; il ressort que ce serait le même chauffeur qui, il ya quelques années prit un autre car Hiace chargé à bloc pour faire un autre accident et en fut l’unique survivant. (Rigobert Onambele, le jeune Enquêteur n° 27, 3-3-97, p.8) ; une même femme faisait parfois seize à dix-huit gosses, sans qu’il y ait un seul décès. (Afric-Nature n° 27, 3-3-97, p. 8) ; une même femme faisait parfois seize à dix-huit gosses, sans qu’il y ait un seul décès. (Afric-Nature n0 11, 6/7-95. P. 2). Hein ! Zibi, tu ne criais pas mon nom de la même manière quand tu faisais cette grossesse. (Gervais Mendo Ze, Boule de chagrins, ABC, Paris, 1988. P. 121) ; avec les contributions que le gens ont faites de toutes parts, je crois que le comité […] a d quoi faire une constitution normale. (A. Dzongang. La Nouvelle Expression n° 75, p. 8). Il allait sans doute, nous faire la route terriblement difficile, malgré les propositions alléchantes qu’ils avaient fait semblant d’avancer au début des négociations. (Francis Bebey, Le fils d’Agatha Moudio, p. 80) ; j’ai déjà fait Douala. (occurrence tirée de Tabi Manga , 1990, p 94) ; vous achetez le couteau suisse là ? – non merci – et un tire-bouchon ? – non plus merci ! – vous ne voulez pas me faire la recette alors, (vendeur à la sauvette) ; – je dois y aller, maman. – c’est entendu, mon fils, fais bien ok ?; Les noirs pourront ainsi faire récupercuter la nouvelle, qui se répand comme une traînée de poudre, de village en village. (étud. Léopold Patrick Essi Andang, la coordination dans le « Vieux Nègre et la médaille » : le coordonnant ET, mémoire, 1993-1994, p. 86)
- FREY CLAUDE (1994) USAGES DU VERBE « faire » EN FRANÇAIS AU CAMEROUN : POLYSEMIE ET FACTITIVITE
- TABI MANGA Jean (1990). « variation lexicale du français au Cameroun », dans CLAS André et OUOBA Bénoît, Visage du français, Variétés lexicales de l’espace francophone, Paris : AUPELF John Libbey Eurotext, pp. 91-95.
FAIS QUOI FAIS QUOI Loc. adv. Quoi qu’il advienne, peu importe les aléas ♦ « Fais quoi fais quoi, Anatole tu vas mourir, le sida ne pardonne pas » Prince Panya, Anatole
FAX n.m Information de première main, scoop var. A1
FEUILLE n.f. billet de F.CFA 10.000, le feuillet correspond à FCFA 1000 → Kollo, kollo fap nkap, dos, fafios. ♦ Bouba est le boy du commandant Moraud, qui perd régulièrement de petites sommes d’argent, sans s’en émouvoir. C’est qu’il croit savoir l’auteur de ces larcins. Pour lui Bouba est un kleptomane. « Mettez des selles dans une boîte, placez-là bien en vue au salon, pas même, cela peut être risqué pour le larron, cachez-là dans un endroit où ne peut tomber que quelqu’un qui fouillerait je-ne-sais-quoi ou ferait la propreté, il ya fort à parier que vous ne trouveriez plus la boîte le lendemain, si vous habitez chez le commandant Moraud. Eh bien le commandant Moraud, il en a plus qu’assez ! Son argent va sortir ! il ne s’agit que le FCFA 1000, mais l’heure de sa révolte a sonné. » Bouba, pauvre Bouba, il se défend comme il peut, ce n’est pas un maître de la parole et, à vrai dire, il a une tête de coupable par-dessus le marché. – ah patron ! Je serais bien fou d’oser toucher vos fafios ! – Le scoop, c’est que tout le monde considère déjà que tu es fou. Admettons, ce n’est pas toi. Alors qui est-ce ? – Patron, je ne sais pas, si je savais je ne …je ne peux rien dire. Mais y a pas que moi ici, les cousins de madame, les neveux… – accuse mes enfants, pendant que tu y es ! – mais Patron, je n’entre même pas dans votre came. – la belle excuse ! Viens, regarde, tu vois tout cet argent jeté négligemment sur la commode ? Eh bien je sais exactement combien il y avait là ! j’ai perdu mille francs. Bouba regarde, il voit des baladeurs mp3, des parfums, des bijoux. – patron comment quelqu’un peut entrer dans une chambre où il y a tout ça, des appareils, de l’argent et ne prendre que kollo ? – Quelqu’un qui volerait un œuf en attendant de voler un bœuf ! Bouba approche de la commode, observe attentivement, regarde autour, puis revient victorieux avec F.1500. – Patron, je crois qu’on ne vous a pas volés kollo, mais vous avez perdu kollo fap, un coup de vent sûrement. Le commandant Moraud est déçu, il voulait un coupable et il retrouve F. 1500, iol a choisi le mauvais moment pour se révolter, car ce coup-ci, on ne lui avait rien volé ! Mais il trouve quand même le moyen de conclure – tu aurais très bien pu faire tomber cet argent, pour prendre le vent et t’assurer qu’il n’y aurait pas de vagues. – Patron, ça fait trop de « si » pour kollo, non ?
FINIS AVEC MOI loc. verb. 1. Règle toutes tes dettes envers moi 2. Couche avec moi
FIASQUER . intr. Piaffer d’impatience ; trépigner
FRAPPER V. tr. Flouer, escroquer
FREQENTER v. intr. Suivre des études. Ce mot de plus en plus présent dans les dictionnaires, au ses d’aller à l’école, s’applique surtout aux élève davantage qu’aux étudiants.
FOLERE [folere] n.m boisson à base de feuilles d’oseille. Var. Bissap, kossam
G
GO n.f. 1. Petite amie 2. Fille 3. V. intr. Partir ♦ si tu vois ma go, dis-lui que je go (Titre qui a révélé l’éphémère rappeur koppo)
GREVER v. intr. Faire grève
GRIMBA n.m. Ecorce qui protège contre les mauvais sorts, talisman qui suscite le succès, gri-gri.
I
ISH interj. Réaction marquant le dégoût
IL A FAIT J’AI EU PEUR idiotisme son attitude ou sa réaction m’ont inquiété.
J
JACHERE n.f Etat de manque sexuel
JONG v. tr et intr. 1. Boire de l’alcool n.f ; 2. Boison syn. Tongo ; mimbo ♦ Le Kamer est un pays pauvre en distractions, alors on jong jusqu’à plus soif. Les gens du mboa entretiennent un rapport particulier à la boisson, cette passion se transmet de génération et les brasseries du Cameroun font partie des cinq entreprises les plus prospères au pays.
JOHNY v. intr. Se promener, marcher à pied ; provient de la marque de whisky Johnnie Walker qui présente sur son étiquette un soldat marquant le pas. Var. Waka
JONGLER v. tr. Manipuler qqn. Ce feyman m’a jonglé.
K
KABA n.m. Invention merveilleuse qui consiste en une robe longue et bouffante, recouvrant le corps jusqu’au talons ou à mi-jambe. Il permet aux femmes fortes de cacher leurs difformités et aux femmes mieux faites de les suggérer plus qu’avantageusement. Vêtement pratique, il est porté pour les tâches ménagères, les réunions féminines et autres tontines, mais ajusté avec goût, il peut se mettre dans pratiquement n’importe quel milieu. Son importance dans la culture camerounaise équivaut à celle du jean dans la culture américaine.
KATIKA n.m. 1. Personne qui organise des paris et en garde un pourcentage, une sorte de bookmaker 2. Proxénète.
KENGUE n. Imbécile
KOKI n.m. Var. Bobolo; miondo; ndolè; ndomba; nkui; okok; nkéleng-nkèleng; bongo; tchobi; poulet DG; poisson braise; soya; jazz; matango; odontol
KONGOSSA n. m. commérage, potin, ragot
KOUGNA-KOUGNA adv. Petit à petit, progressivement
L
LA GO-LA ME CREUSE var. je la piffe grave, je suis dedans à fond (je la kiffe ! FRFR)
Là Là Là A cet instant précis, maintenant
LANCER v. tr 1. Vanter les mérites de qqn ; faire la promo de qqn → Mettre en haut ; dépanner 2. V. intr. S’en aller, partir
LAP v. intr. De l’anglais to laugh, rire
MABONGO n. et adj. Qui a les jambes en formes de X
MAITRISER v. tr. Connaître parfaitement jusqu’aux petits détails compromettants. La nuance de sens avec la définition française (FRFR) réside dans la nature du COD qui ici désigne une personne. Je maîtrise bien cette fille, au cas où elle t’intéresserait !
MAZEMBE n.m. 1. Agent de police 2. Bandit
MAL MAUVAIS loc. Adv. Exagérément
MAPANES n. m. pl. 1. Sortie suspecte 2. Virée amoureuse avec une maîtresse ou un amant.
MBOA n. m. le pays, d’un point de vue culturel, terme affectueux pour désigner le bercail
MINAL MI loc. interj. Exprime lendemain, le défi, ou le doute, face à des prétentions ou des affirmations jugées mensongères du moins exorbitantes.
MOUF ! interj. Exclamation exprimant l’agacement, elle provient de l’anglais to move (bouger). S’utilise pour chasse ou faire taire un animal, et de manière injurieuse une personne.
MOTION DE SOUTIEN Quelles sont les publications des intellectuels camerounais ? Ils ne produisent pas des textes à prétention scientifique mais font publier des milliers de pages de louanges et des tonnes de motions de soutien. Cette culture des motions de soutien est une vaste entreprise d’abrutissement collectif, un usage qui a fini par prendre le caractère des lois, d’une espèce de loi d’ennuyer les Camerounais. Le dilemme surclasse celui de l’âne de Buridan, les choix sont plus que cornéliens, les cérébraux doivent se prononcer, c’est une nécessité politique existentielle, mais il y a l’embarras que cause l’inculture accumulée depuis l’obtention de diplômes empoussiérés : écrire pour quoi soutenir ? Écrire et prendre le risque en un livre de laisser échapper une phrase hasardée qui outrage le prince ? Pressés qu’ils sont par l’ambition de passer au même temps pour des penseurs, des faiseurs de livres, des émules d’ATEBA EYENE, ils noircissent furieusement à l’encre noire des pages qui eussent mieux aimé voir se déverser sur elles des flots de pensées à défaut de rester carrément vierges.
MOUVEMENT n.m. Fête, sortie improvisée généralement arrosée
Moi (TOI, LUI, NOU, VOUS, EUX) QUOI LA-DEDANS, idi. De quoi je me mêle ! Je n’en ai cure, c’est mon (ton, son, notre, votre leur) affaire. Var. c’est son macabo !
NANGA –BOKO n.m. Enfant de la rue ♦ Quand ils se retrouvent au ngata, ce sont eux les pingouins Nanga-Eboko est le chef-lieu du département de la haute Sanaga
NDOLE n.m. Plat élaboré avec les feuilles vertes de la Vermonia cuites plusieurs fois à l’eau pour leur faire perdre leur amertume puis mélangées avec une pâte d’arachides fraîche, du sel gemme et des épices écrasées. On y ajoute des lamelles de poissons, des crevettes ou de la viande précuite. Il est servi de préférence avec des plantains frits ou des miondos.
NE ME TENTE(Z) PAS Ne m’énerve(z) pas. Glissement possible de sens dérivé du verbe titillé. Ici, tenter et utilisé dans le sens chrétien de soumettre à la tentation, mettre en position de commettre un péché. La personne qui vous met en garde veut rester maîtresse d’elle-même et ne rien faire qu’elle regretterait.
NE PAS SE PRENDRE POUR L’EAU DU NDOLE loc. verb. Le Ndolé est un légume qui a la particularité d’être amer. Et quand on le lave, l’eau en garde l’amertume. Ne pas se prendre pour l’eau du Ndolé, c’est croire qu’on fait l’unanimité, c’est « ne pas de prendre pour de la merde ou s’y croire » comme on dit en FRFR. En un sens proche on dira qu’il se prend pour le pape. La question reste entière : « il se prend pour qui ? »
NGATA n.m. Prison. Syn. Onzième province ♦ – Bouba, c’est permis de fumer le gué au Ngata ? – Permis, ça n’existe pas dans mon dictionnaire, massa ! – tu ne fis donc pas la différence entre ce qui est permis et ce qui ne l’est pas ? – Nom ! – Pourquoi ? Parce que tu n’as pas de dictionnaire ni de code pénal ? – Parce que … je ne sais même pas lire. Il n’y a pas de différence puisque ce qui est interdit aux uns est permis aux autres. – Bouba ! ce pas parce que certaines pratiques sont tolérées qu’elles sont permises. – ce que tu crois !
NJOH adv Gratuitement. ♦ – j’ai bu njoh – Et c’est comme ça que tu vas mourir njoh (jean Miché Kankan)
NJOTER v. Et intr. de njoh 1. Profiter d’un avantage auquel on n’a pas droit ou sans s’acquitter des droits requis 2. Ne pas payer à une prostituée le prix convenu pour la passe ou la nuit. ♦ Un njoteur est ainsi une sorte de délinquant avec une espèce de caissier judiciaire mental qui le disqualifie auprès de toutes les prostituées d’un secteur.
NST n.f. arg note sexuellement transmissible. Sert à dénoncer le harcèlement sexuel en milieu étudiant et plus généralement les relations, peu consentantes et mal éclairées, entre étudiants et enseignants.
NTONG n.m. Chance ; veine
NYANGA ADJ. QUAL. 1. Coquette n.m. 2. Maquillage 3. Frime
O
OBOM n.m (argot Football) Geste technique qui consiste à faire passer le ballon entre les jambes de son vis-à-vis. L’obom est originairement le cache-sexe fait de fibres végétales qui se nouait autour des reins et protégeait l’entrejambes de nos ancêtres. Yannick Noah dans sa chanson « saga Afica » cite le mot en l’illustrant. Syn. Zolô.
Œil (Avoir le sang à l’) Loc. verb. Se montrer impitoyable, sans scrupules ni états d’âme.
ON pr. Ind. Pronom des menteurs, sujet des voleurs, complément des sorciers
ON DIT QUOI ? Loc. interrog. Quoi de neuf ? Quelles sont les nouvelles ?
ON VA FAIRE COMMENT ? Cette question qui a l’air d’être une question n’en est pas une. C’est une formule sentencieuse. Un camerounisme qui met fin à toutes les interrogations, ou indignations que l’on peut avoir devant une situation intellectuellement inadmissible. De brillants camerounais sont recalés à des concours administratifs en raison du sacro-saint équilibre régional : – Cela est-il juste ? – Mon frère on va alors faire comment ?
C’est tout naturel de croire, ou de faire accroire que, si on répartit le travail sur la base d’une acception consensuelle du mérite, la sélection naturelle sera injuste vis-à-vis des médiocres et continuera d’avantager outrageusement les ethnies majoritaires. « on va faire comment » flanqué à la fin d’une démonstration laborieuse, démunit l’interlocuteur le plus volontaire, il vous prive des vos armes, vous casse les jambes et tue votre imagination par trop débordante. On n’y peut rien, amen. Et surtout on ne doit rien essayer, au risque de menacer la paix sociale. On se sent bien à patauger dans la boue de nos tares et les égouts de notre paresse. On va faire comment alors ? « Lève-toi et marche !». On ne veut rien faire. On ne veut que défaire et voir les autres refaire. On ne peut même pas s’en faire. Comment ? Que ça a commencé comment ?
ONANA JANVIER Politologue lumineux qui a choisi de se recroqueviller dans ses lumières contra OWONA NGUINI
OPTIONS n.m. pl. Mot utilisé pour désigner les moyens matériels à utiliser pour frimer. Krotal dans son titre jamais dit : « quand on est ova-njocka, c’est que forcément on a les options. »
OUI-NON !? loc. le non renforce l’affirmation, souligne l’évidence de la réponse ou une sorte d’agacement.
P
PAIN CHARGE loc. nom. 1. Tartine 2. Sandwich chaud constitué de haricots rouge ou de la viande (peau de porc, cube de bœuf, avocat-beurre, etc.)
PALA-PALA adj. Qual. 1. Bordélique 2. Qui n’est pas posé ; tête en l’air, cinglé syn Ndjouga ; toc toc
PANTALON (porter/mettre le même) – Si j’apprends qu’on t’a vu passer à côté d’un homme, je dis bien à côté, ce jour-là nous allons mettre le même pantalon (quartier Mozart de J.-M. Bekolo
PATIENCE ! interj. → ASSIA
PEPCUBE n.m. Acte sexuel
PERMANEMMENT Adverbe camerounais régulièrement préféré à la locution adverbiale en permanence
PIAN ! interj. Je suis là pian ! (je suis là sur place)
PINGOUIN arg. carc. Dans la prison centrale de New-Bell, les pingouins sont massés dans la cour intérieure. Ils rappellent les pingouins parce qu’ils sont nombreux, debout et surtout, c’est curieux regardent toujours vers la porte de sortie de la prison. – pourquoi selon toi ? – parce que l’homme-prisonnier c’est quelqu’un qui attend. – il attend quoi ? – une visite, de la nourriture, un bienfaiteur, tout. – Même ceux qui sont rassasiés et n’attendent personne regarde vers la sortie. – peut-être attendent-ils des miracles alors ! – les miracles ne viennent pas par la porte. Ce sont simplement des bêtes, observe-les, tu ne trouveras aucun sens à leurs habitudes. Ils vivent dans cette cour et si on les appelle pingouin, c’est aussi parce le froid semble n’avoir aucun effet sur eux, jusqu’à ce qu’ils en décèdent.
PLAQUER v. tr. Poser un lapin. Ainsi lorsqu’une fille plaque un garçon, cela voudrait dire originellement qu’elle l’abandonne. Or, au Cameroun, cela équivaut à ne pas venir au rendez-vous convenu var. Bondir ; zapper
PREND DANS MA BOUCHE lov. Interj. Se dit à un interlocuteur qui prêche le faux pour savoir le vrai, qui, en demandant une précision, fait mine d’ignorer ce que tout le monde connaît. Le locuteur refuse ainsi d’assumer la paternité d’une information ou d’une rumeur, d’être tenu responsable de la diffusion d’une nouvelle.
PROMOTIONNAIRE n. camarade de promotion
Q
QUELLE IMAGE ! loc. interj. A la suite de l’effondrement du footballeur Marc-Vivien Foé en 2002, pendant la coupe des confédérations, le journaliste Jean Lambert NANG s’était exclamé en direct : « quelle image ! » cette expression s’est lexicalisée au point de désigner tout spectacle choquant, inattendu, etc.
QUELLE HEURE EST-IL ? Il est dix heures moins (entre 9h45 et 9h59
REMARQUER v.tr Reconnaître
ROCAFI, vieilli n.m pl chaussure à talonnettes portées par exemple par Omar Bongo, Nico Mbarga et, aujourd’hui, Nicolas Sarkozy var. mi-na-you, sans-confiance, tchantchouss, tchakass, loukot fire [lukot faja], batoula. Je t’arrête auxx pieds : ormule admirative qui constate que la personne a laquelle on s’adresse a de nouvelles chaussures ou plus généralement, es t en beauté.
S
SABITOUT n.m. Péjor. Personne qui sait tout, ou qui prétend tout connaître. Le nom a été popularisé par Les Aventures de Mamadou et Bineta.
SANTE (Jouer la) loc. verb. Remise en forme hebdomadaire entre amateurs de football, elle a lieu les dimanches matin. Var. aller au deux zéro
SAUVETEUR n.m Vendeur à la sauvette
SEPARANTE n.f dernière tournée avant de se dire au revoir
SHABBA n.m. C’est le nom donné à la partie des tribunes, dite virage au stade Omnisports de Yaoundé. C’est le paradis des drogués et des fanatiques
SIESTER v. intr. faire la sieste
SINDJOUN LUC Universitaire camerounais qui, après avoir accusé Paul Biya de faire partie d’une « génération de politiciens par décret » a accepté de faire partie de la génération d’intellectuels qui se sont abjurés par décret.
SISSONGO (Djoum dans les) loc. verb. Fuir, prendre le maquis. Les sissongos désignent une végétation d’abrisseaux et de hautes herbes. Var. Piak, longo
SOIT…SOIT loc. conj. Fausse alternative, s’emploie plaisamment pour répéter la même idée et exclure toute autre option. ♦ tu hésites toujours à le larguer ? Soit tu le quittes, soit tu le quittes. En tout cas, il faut te décider. Var. ou…ou : comment as-tu pu imaginer qu’il s’améliorait ? Ou tu es crédule ou tu es naïve
SON n.m. Chanson, tube
SOYA n.m Viande de bœuf grillée vendue en brochettes au bord de la rue et à proximité d’un débit de boissons
STATIONNEMENT n.m. Gare routière
STATOIS, E [stetwa, -zә] n. 1.Etats-unien, e 2. Toute personne vivant aux Etats-Unis ou qui en revient
T
TACOT n.m Diminutif de taxi. ♦ un tacot désigne en FRFR une veille voiture et il est intéressant de noter que les taxis du pays sont presque exclusivement des tacots.
TAFFER V. intr. Fumer
TCHINDA n.m. Serviteur, homme de main var. Doungourou
TCHOMBER v. intr. Bien s’habiller, changer de tenue
TCHOKO 1. V. tr. Et intr. soudoyer 2. n.m. pot-de-vin Syn Motivation, makalapati, gombo, eau, bière → Bien parle
TETUTESSE n.f Obstination. Désigne péjorativement le caractère de celui qui n’en fait qu’à sa tête
TENSIONNER v. tr. Provoquer de l’hypertension, exaspérer, agacer → Taper dans le système
TAPER LA BOUCHE loc. verb. Parler, menacer, sans que cela porte à conséquence
TAPER LE VENTRE DE QQN loc. verb. 1. Rouler à tombeaux ouverts 2. Etre au sommet de son art, le meilleur dans son domaine → sortir le corrigé
TOBASSI n.m Philtre d’amour
TOI AUSSI loc. interj. 1. Interpellation visant à inviter qqn à la modération, au compromis 2. Marquer que l’interlocuteur est lent à la détente
TON PIED MON PIED loc. adv. Quoi que tu fasses, où que tu ailles, je ne te lâcherai pas d’un pouce var. Foumban-Foubot ; fait quoi fait quoi ; « tu montes, tu descends, un cadavre va mourir ! » (Jean Miché Kankan)
TOP 50 (être dans le) été homosexuel(le). L’expression provient d’un scandale médiatique provoqué par la publication dans la presse des personnalités pratiquant ce type de sexualité.
TRACER v. intr. s’en aller précipitamment. ♦ Je trace, ma go m’attend à la piaule !
TUYAU n.m 1. Combine pour se faire inviter à une réjouissance ou y accéder 2. La fête elle-même
TUYAURISTE n. Qqn qui va à une fête sans y invité syn. Je m’invite
U
UN PEU loc. adv. Complète un ordre, une demande, un souhait, un conseil pour en atténuer le caractère impératif. Aucune valeur de temps ou de quantité ne doivent donc être associées à cette expression, qui remplace en réalité la formule de politesse S.V.P. Viens un peu ! Montre un peu ! Attend un peu, je reviens tantôt !
V
VA BRULER LE LAC loc. interj. Ta colère n’y changera rien, fais tout ce qui est en ton pouvoir, cela ne changera rien à la situation provient sans doute de la loc. verb. (FRFR) il n’ ya pas le feu au lac
VIENS ON RESTE loc. nom. Concubinage
VOMIR LE FEU loc. fam. Expression toujours utilisée sur le ton de l’ironie, du mépris, du défi. La formulation est en interro négative. Le sujet, celui dont il est question s’entend ainsi dire qu’il n’inspire au locuteur aucune crainte. Var. fumer les clous boire l’huile. Il vomit le feu ? C’est lui qui chie, on mange ? Qu’il aille brûler le lac alors !
W
WADJO n. Ressortissant des provinces septentrionales
WANDA v. intr. déconcerter, surprendre, stupéfier, étonner. Ce mot provient vraisemblablement de l’anglais to wonder (se demander). Je Wanda ! (je n’en reviens pas !) c’est le titre d’un tube de Krotal et les Rap’Conteurs var. pach
WO NE ZA loc. interrog. S’emploie pour demander à qqn en vertu de quoi il intervient dans un débat ou émet telle affirmation. Wo ne za ? Tu n’as pas qualité, monsieur, pour juger la presse