Si l’avenir m’était conté

un jeune ingénieur africain eut une idée révolutionnaire. Il comprit que la seule façon pour l’Afrique de se libérer de l’emprise étrangère était de développer sa propre technologie, adaptée à ses propres besoins et à sa propre culture. Il se mit alors à travailler sans relâche, entouré d’une petite équipe de jeunes ingénieurs passionnés, pour créer une technologie qui révolutionnerait l’Afrique et la rendrait indépendante.

Il était une fois, dans un futur proche, une Afrique qui avait été laissée pour compte et avait été exploitée pendant des décennies par des puissances étrangères avides de richesses. Malgré ses richesses naturelles et son potentiel humain, l’Afrique était restée pauvre et sous-développée, car elle avait toujours compté sur les autres pour lui apporter les technologies et les savoir-faire nécessaires à son développement.

Mais un jour, un jeune ingénieur africain eut une idée révolutionnaire. Il comprit que la seule façon pour l’Afrique de se libérer de l’emprise étrangère était de développer sa propre technologie, adaptée à ses propres besoins et à sa propre culture. Il se mit alors à travailler sans relâche, entouré d’une petite équipe de jeunes ingénieurs passionnés, pour créer une technologie qui révolutionnerait l’Afrique et la rendrait indépendante.

Au fil des mois et des années, l’équipe travailla dur pour développer des technologies innovantes, utilisant les ressources naturelles du continent et s’inspirant de la culture et des traditions locales. Ils créèrent ainsi des systèmes de production d’énergie solaire, des outils agricoles innovants, des appareils de santé mobiles et bien plus encore.

Ces technologies étaient simples, efficaces et peu coûteuses, mais elles avaient un impact immense sur la vie des Africains. Les communautés locales se mirent à utiliser ces technologies pour améliorer leur qualité de vie, créer des emplois et stimuler le développement économique. Les ingénieurs africains avaient réussi à créer une technologie « made in Africa » qui répondait aux besoins de l’Afrique, sans avoir besoin de faire appel aux puissances étrangères.

Cependant, les puissances étrangères n’étaient pas contentes de cette situation. Elles comprirent que la technologie africaine était une menace pour leur domination économique et politique, et se mirent à exercer des pressions pour stopper son développement. Elles utilisèrent leur pouvoir économique et leur influence politique pour tenter d’étouffer l’innovation et de garder l’Afrique sous leur emprise.

Mais les ingénieurs africains ne se laissèrent pas intimider. Ils continuèrent à travailler dur pour développer leur technologie, conscients que leur destin était entre leurs mains. Ils se mirent à collaborer avec d’autres pays du Sud, partageant leur savoir-faire et leur technologie pour créer un réseau mondial de collaboration technologique. Ils comprirent que c’était ensemble, en s’appuyant sur leurs forces mutuelles, qu’ils pourraient vaincre les forces qui cherchaient à les maintenir dans la pauvreté et la dépendance.

Finalement, l’Afrique émergea comme un leader mondial dans le domaine de la technologie. Grâce à l’innovation et à la collaboration, elle avait réussi à se libérer de l’emprise étrangère et à développer sa propre voie vers la prospérité et le développement. Les ingénieurs africains étaient devenus des héros, inspirant des générations de jeunes Africains à suivre leurs traces et à se mettre au service de leur continent.

CAMEROUNISMES (1)

« Les africains, ayant adopté le français, doivent maintenant l’adapter et le changer pour s’y trouver à l’aise, ils y introduiront des mots, des expressions, une syntaxe, un rythme nouveau. Quand on a des habits, on s’essaie toujours à les coudre pour qu’ils moulent bien, c’est ce que vont faire et font déjà les Africains du français »

  • Kourouma, Entretien avec Michèle Zalessky, 1988)

Il existe dans toutes les langues y compris dans notre langue de référence qui est le français de France (FRFR) des barbarismes, des solécismes, de vrai attentats à l’orthodoxie qui finissent par s’imposer dans la langue des écrivains, celle des médias et les dictionnaires de langue. Le parler camerounais (FRCAM) est polynormé, souvent désigné comme camfranglais (ou francamglais), il intègre le pidgin et une vingtaine d’autre langues nationales. Ce qui constitue, aux yeux des puristes, des usages originaux. Les particularités lexématiques, sémantiques et d’usage de cette langue flamboyante n’ont pas encore fait l’objet d’un recensement méthodique permettant d’en apprécier la vitalité et la richesse.

Pourtant, on voit la trace de nos valeurs particularistes dans les campagnes de communication, dans les œuvres littéraires des plus grands auteurs (Ahmadou Kourouma, Mongo Beti, Ferdinand Oyono, Calixthe Beyala, etc) dans la production musicale, les médias, les écoles les lycées et les universités, dans la rue, au marché, quasiment partout. La conscience grammaticale des lexicologues et autres linguistes camerounais, leur purisme loyaliste, sont encore trop grands, nul n’ose entreprendre un dictionnaire de langue dédié au français  Camerounais. Bien sûr, il n’existe pas une langue camerounaise à part entière, il existe en revanche un français du Cameroun, comme il en existe en Suisse, de Belgique, du Québec, du Sénégal… mais il est temps d’en finir avec l’autodépréciation de nos pratiques linguistiques !

Les normes officielles, en faisant depuis 1920 du français la langue officielle, ont relègue les langues nationales au statut de curiosités, de langue véhiculaire régionale, localisées, dont beaucoup disparaîtront à terme ou se fondront dans notre français endogène. Au total notre identité prend en compte cette langue, comme elle prend en compte le christianisme et tout l’héritage colonial ; nous sommes de cette langue, nous sommes de cette culture. Celles-ci sont paradoxalement, les substrats de notre identité qui n’est certes pas figée. Et les mots qui suivent sont des objets culturels faisant partie du patrimoine commun, nous avons pris plaisirs à les faire exister davantage, par le biais de œuvres littéraires et artistiques qui y ont recouru et par les personnages et les situations pittoresques que nous avons créés de toutes pièces à seule fin  de servir l’esthétique des mots et du langage. Enfin, certaines expressions sont transafricaines, non pas typiquement des camerounismes mais des africanismes, cependant que d’autres sont des « faux camerounismes », c’est-à-dire des mots ou des expressions françaises qui sont tellement domestiquées par l’indigénisation de leur prononciation que les locuteurs camerounais ont fini par croire qu’elles sont made in Cameroon.

A

  • ACOPS n.m. nuque particulièrement développée
  • AFFOBO n.m. pl. Arrière-train féminine opulent, c’est un attribut aussi prisé qu’une poitrine plantureuse
  • AKA interj. Exclamation d’impatience, d’indifférence, voire de mépris. ♦ Aka ! L’amour c’est quoi ? Parle-moi d’argent, l’amour viendra en son temps.
  • ABOKI n.m  vendeur de soya
  • ANGLO OU GRANCOPHONE ?  Voici un échange pris sur le vif, où vous ne trouverez probablement ni riche ni raison. La division du Cameroun en une partie anglophone et une partie francophone brouille bien de repères. Les francophones ont déjà bien de la peine à maitriser le français, quand ils le pratiquent comme langue maternelle, il devient utopique d’imaginer qu’ils seront demain des citoyens bilingues. La prééminence du français est une injustice évidente pour les anglophones, qui ne jouissent véritablement des facilités que leur offre leur Etat que lorsqu’ils parlent français. Anglophone ou francophone : il faut choisir ! ♦ Entendu :
  • Egbe Spencer : Bouba, stop smoking Banga ! Do you know that the governors of Anglophones regions of southwest are all francophone who don’t know anything about the aspirations and beliefs of the people here?
  • Bouba : les Anglos sont fous et ignorant aussi ! Les gens totalement aveugles, leurs nez est chaque jour sur la face, ils ne le voient même pas passer. Pourquoi ça ? Je ne sais rien. Unité faire la force, seulement en faisant ceci qu’ils réussite à développer leur lieu. Seuls eux. Seulement aucune personne ou gouvernement fera pour eux. Ce n’est pas les big man de  Fru Ndi et Akere ou Ben Muna qui le fera, mais la force des unités ensemble qui vous donnera la liberté et  le développement.
  • Egbe Spencer : what exactly are you or have you been trying to say ? Whatever it is, your insults are not necessary for you point of view to be heard.
  • Akufongwe : insults only help to highlight  his point. Intelligent people would not dwell only on the insults but would proceed to understand the goodness of the truth behind the foul language.
  • Bouba : est-ce que les anglophones ont accordé permission à Delmonte pour utiliser leurs champs ? Est-ce  que les anglophones ont accordé permission à Mbiya de voler leur entreprise CDC et de vendre ? Est ce que les anglophones ont accordé permission à Mbiya et Ahidjo, ce pauvre office clerk, de changer le nom de Victoria à Limbé ? Ceci ne rien dire. Est-ce que les anglophones ont accordé à Mbiya le droit de changer le nom du Mont Fako à Mont Cameroun ? Est-ce que les anglophones ont accordé permission à Mbiya le voleur de puiser leur  pétrole et vendre ? Etc, etc, la réponse c’est non, non, non… et si on te donne un submarine nucléaire, tu vas réduit tous ces imbéciles à la poussière. Aune minute !
  • Egbe Spencer : les francofous, aucun débat à avoir avec eux, eux ne savent pas que c’est notre culture anglophone qui gère le monde. Anglais, c’est unique « lingua franca ». le français de nos ancêtres gaulois représente 1.5 % d’information sur le net, contre plus 80 % de l’anglais. C’est les Gaulois seulement, leurs descendants et quelques nègres d’Afrique qui parle encore cette langue qui ne vaut pas un pet de rat palmiste.
  • Akufongwe : un négre qui se prend pour un Anglo-Saxon ! Listening a full-blooded Negro saying that he is an Anglo-Saxon is the most shameful stuff I have ever heard in my life. Let me tell you: you are a slave in your mind, so there is no need for chains in your case, no chance of rebellion. You are on with your “Anglo-Saxon” white master. When you talk about him, you say “WE”. You can simply not imagine yourself without your white master. You are a domestic Negro. Enough said, and don’t answer to me, your master has certainly ordered you to carry some shit for him.
  • Ralph : ce sont les male-faiteurs et bandits comme toi sui s’est caché dans les  bande-lieu de France. Tu t’appelle Akuf, tu parler anglais, mais tu n’es même pas anglophone, alors ne te cherche pas les problèmes avec les princes de la civilisation terrestre. Pauvre imbécile que tu sois, le monde nous appartient. Saloupard, infiltré, tu as même la gueule à nous parler ? tu es né hier seulement et tu passes ta vie en cerveau bloqué, tu confondre tout, la confisserie avec la confusion. Ce sont les gens comme toi qui ne jetaient les pierres quand j’étais petit en allant à l’école en criant « Briafa go home ». Pour les francophone, tous les anglos être de SCNC.
  • Bouba : on peut être anglophone et Douala ? Bakweri et douala ont le même sang sawa qui fuit dans leurs veines, n’est-ce pas ? Bakweri est anglo, douala sont francos, non ? les uns sont francophones et les uns anglophones, comme entre Bamenda et Bafoussam, ca fait trop de barrières pour des chiens verts qui ne cachent même pas de trésor dans leur sous-terrain !
  • Mvondo : Ma’é mine yit à mekane, ngue mi na yi ki ne mi na wok ne bya yane kobo minkobo ya dza, minkobo b’issa aé be nane be nga lig bya. Mia ze soung é à bô ndoum à zan nseng aé minkobo mii bot be nga wé b’issa aé be nane bagan. Yé mia wok ki ossone ? (je vais vous fesser si vous ne voulez pas comprendre que nous devons parler les langues de chez nous, les langues héritées de nos pères et mères. Vous venez vous disputer et vous battre en public pour les langues de ceux qui ont tué nos pères et mères. Vous n’avez pas honte?)
  • Evina : this is silly. I insist there is no problem between francophone and Anglophones, at least not the Anglophones I know. You will go up and down, but never be able to convince me you say that if the two of us were equally qualified for a job in Cameroon, you would be called upon three times before me in any ministry !that is nonsense; you actually have the upper hand because you are a minority. The so-called affirmative action. If I go to Cameroon I will ask to be considered “Anglophone” then I will definitely beat you on a job
  • Akufongwe : But try to understand that discrimination is one of the reasons why a lot of Anglophones leave the country and don’t want to come back and settle down – because they leave for a country where everyone has a chance.
  • ABSENTER r v.tr. Constater l’absence de qqn. ♦ je t’ai absenté quand je suis passé chez ti (je t’ai manqué).
  • ACHOUKA interj. Exclamation marquant la moquerie, sert à huer.  ♦ On t’avait prévenu, mais voilà  monsieur n’en fait jamais qu’à sa tête, achouka,
  • Tu es devenu  grand, assume en grand !
  • ADVERBE  Même et déjà sont mis à toutes les sauces.   ♦ «  est-ce que tu as même déjà été à l’intérieur du palais des sports ? » ; « rends-moi ce que tu me dois. – Est-ce que j’ai même l’argent ? » ; Vous avez rendez-vous avec votre amoureuse. Elle arrive avec deux heures de retard et s’étonne sincèrement : «  – Tu es déjà  là ? » vous voulez lui dire non, ce n’est qu’un fantôme, mais vous n’êtes pas sûr  qu’elle comprenne. Vous lui demandez : tu aurais  pu appeler pour m’aviser  de ton retard, non ? – le crédit-là se ramasse par terre ? Déjà que tu m’as coupé mon bipage, ce matin. – et les call-boxes, c’est pour les chiens ? – Ekié ! Tout ça avec les petits 5000 d’hier ? Pardon, il faut m’acheter l’avion, je ne serai plus en retard. Le call-box, le call-box… j’étais pressée, toi aussi ! – je vois ça. Et pourquoi as-tu éteint ton téléphone ? – ouais, c’est même quoi ? Je suis au tribunal ? je vais rentrer, si ça continue comme ça. Il y a même ma nièce qui est malade
  • AKA ! Interj. Marquant l’indifférence, le mépris ou l’agacement
  • ALADJI  n.m. Homme originaire du Nord, de confession musulmane, et jouissant d’un certain prestige social du fait de sa fortune, son nombre d’épouses, etc. originellement, c’est un musulman qui a déjà effectué le pèlerinage à la Mecque et porte en conséquence le titre d’EL Hadj.
  • A MORT faux camerounisme loc. adv. 1. Enormément 2. A en mourir. ♦ C’est bon à mort. Je t’aime à mort ! je t’aime jusqu’à… le feu sort seulement !
  • APPACHER v.tr et intr. Essayer de convaincre un client ; démarcher. ♦ s’applique surtout aux marchands à la sauvette.
  • ARTICLE L’article défini, dans le langage parlé, se substitue souvent à l’adjectif possessif, à l’article partitif, à l’article indéfini ♦ quand une femme arrive dans un centre de santé avec son enfant dans les bras, la question suivante lui sera posée ; « l’enfant à quoi ? » plutôt que : « votre enfant souffre de quoi ? ». « Tu as le bic ? »  Le professeur Edmond Biloa de l’université de Yaoundé I a donné encore plus d’exemples dans une étude sur la syntaxe du français parlé.
  • FRCAM : moi, je ne paierai pas les frais de l’association des parents d’Elèves tant que le président ne donnera pas l’aval. Le doyen a marqué l’accord pour que les cours continuent jusqu’à 12 avril Professeur, allons boire le jus de foléré. Ma femme va te donner l’huile de karité pour madame. Ici on ne vend pas la bière. Est-ce que vous pouvez manger le soya avec le pain ? FRFR : Moi, je ne paierai pas les frais de l’Association des parents d’Elèves tant que le président ne donnera pas son aval. Le doyen a marqué son accord pour que les cours continuent jusqu’au  12 avril. Professeur, allons boire du jus de foléré. Ma femme va te donner de l’huile de karité pour madame. Ici on ne vend pas de bière. Est-ce que vous pouvez manger du soya avec du pain ?
  • ATANGANA  dit d’un homme blanc qui connaît toutes les astuces, toutes les magouilles des commerçants camerounais, il marchande aussi efficacement qu’une ménagère camerounaise.
  • AVOIR LE MACABO DE QQN Loc. verb. Lui en vouloir
  • ARACHIDE n.f Viens grignoter les arachides avec nous ! il vaudrait peut-être mieux dire : viens grignoter les cacahouètes avec nous ! Les cacahouètes sont les fruits comestibles de l’arachide. Il reste évident possible de dire grignoter les arachides, métonymiquement parlant.
  • ARROSER v. intr. Pendre la crémaillère, inaugurer une acquisition nouvelle (voiture, maison) ou fêter un succès, un heureux événement, en offrant à boire et / ou à manger.
  • ASSIA interj. 1. Expression de sollicitude équivalant à mes regrets, désolé, courage, ou sois fort(e) ! Var. patience ! 2. Expression marquant la défiance
  • ATAGANA BREAD n.m Bâton de manioc. Il remplacerait le pain en pays béti, où cet aliment est très populaire et Atangana un patronyme très fréquent.
  • ATTACHER v.tr Envoûter
  • ATTAQUER v. tr et intr. Draguer var. se chercher
  • AUJOURD’HUI C’EST AUJOURD’HUI loc. La décision, la vérité, la conclusion ne sauraient plus être ajournée var. today
  • AVOIR LES RONDS avoir de l’argent  ♦ «  – on meurt de faim ici. Moi j’ai failli mourir de faim un jour. Je n’avais pas un rond. Je suis venu te voir. Tu m’as refusé du pain à crédit. » Extrait du film de Bekolo. Quartier Mozart
  • AWASHEUR n.m. Voleur au titre
  • B
  • BACK-BACK loc. adv.  Dans le dos de qqn, en cachette.
  • BANGALA n.m Pénis. Ahmadou Kourouma parle de bangala dans son Allah n’est pas obligé : «  le passager totalement nu essayait s’il était un homme de mettre la main maladroitement sur son bangala en l’air, si c’était une femme sur son gnoussougnoussou. (Bangala et gnoussougnoussou sont les noms des parties honteuses d’après Inventaire des particularités lexicales en Afrique noire.) […] ils m’ont commandé de joindre la forêt, j’ai refusé et suis resté le bangala en l’air. » Syn. Zose
  • BANGA n.m. Chanvre indien ♦ banga gi me powaa ! (De l’herbe pour la pêche !) syn, gué
  • BAO n.m. Personnalité Syn. Capo ; tété
  • BARRIERE n. f. Clôture entourant un domicile privé, lle peut être un signe d’appartenance aux classes aisées
  • BASTIA n.pr. Le quartier Bastos à Yaoundé
  • BATON DE MANIOC Loc. nom Gaston Kelman (JE SUIS NOIR ET JE N’AIME PAS LE MANIOC) n’aime pas le manioc pour une raison toute simple, contenue dans le titre même de son ouvrage : il est tout noir et le manioc est tout blanc. Cela pose un vrai problème identitaire, qui est l’objet de son best-seller : s’il mange le manioc blanc, ne va-t-il pas se réveiller dès le lendemain avec l’épiderme plus blanc que blanc ? N’empêche, il doit déguster le bâton de manioc de temps en temps lors de ses séjours au pays, puisque le bâton de manioc n’a plus la blancheur originelle du manioc.
  • BEP-BEP/BEUP-BEUP n.m. M’as-tu-vu ; blabla
  • BEN SIKIN n.m. taxi à deux roues. Désigne aussi bien la mobylette que son conducteur, qui peut aussi être un ben sikineur. De l’Anglais Bend Skin
  • BEN SKIN n.m. danse folklorique de l’Ouest, popularisée entre autres par Takam II et André Marie Tala. Var. Bikutsi ; makossa
  • BIC n.m. stylo
  • BIFAKA ou BIFAGA n.m. poisson fumé
  • BEURRE n.m Margarine. Le beurre (FRFR) est alors appelé beurre de table. → Avocat-beurre
  • BOBOLO n.m 1. Bâton de manioc 2. Adj. Qual. Obèse

BONNE  nom féminin parce que le mot reflète la condition féminine Mimi, Dodo, il y a comme cela des surnoms quasi caractéristiques par lesquels, sous les chaumières, on les distingue –si tant est que l’on en eût encore besoin- des filles du même âge qu’elles qui ont accédé à la dignité intégrale du fait de leur appartenance originelle à la famille qui les accueille. Y a-t-il des Marina, des Paola en ces lieux ? Les bonnes voudront bien se contenter   de Mebina, Bekada, etc. Il y a rarement assez de prénoms pour tous dans ces familles esclavagistes : Cousine, nièce, parente lointaine, vagabonde recueillie par « charité », analphabète recommandée par une tante qui vous a vendue à bon marché, vous empestez régulièrement les épices ou les détergents, pour autant (votre patron l’a insinué en haletant fiévreusement) votre intimité est d’une propreté à nulle autre pareille. Vous avez souvent l’air  très bête, mais vous ne l’êtes jamais autant que vos apparences se hâtent de le suggérer. Artistes de l’ombre, dont on confine les talents dans les cuisines ou les auberges sordides, faites de vos handicaps de formidables outils de chantage et d’ascension sociale, votre émancipation est à ce prix. Il est si difficile d’expliquer aux Camerounais qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une domestique si l’on n’a pas les moyens de la payer, que vingt personnes, même dans un manoir c’est trop (à moins que ce soit vingt domestiques)… Et comme vous ne pouvez jamais leur faire entendre raison, leur arracher un traitement plus humain, vous élever aussi haut que vous devriez l’être, il ne vous manque plus que de les tirer par leurs propres turpitudes dans les profondeurs de vos misères. En somme inspirez-vous de la jeune Guinéenne Nafissatou Diallo dont le cas certes n’a pas prospéré, mais qui quand même n’a pas complètement manqué son coup.

BOMBO n.m. 1. Pote. Ce sens est issu de la langue bassa 2. Appellatif affectueux d’une personne homonyme. Sens issu des langues  beti

♦ Le diminutif mbom sert à appeler amicalement ou familièrement quelqu’un dont on ignore le nom

BORD  n.m Arg. scol. Diminutif de bordereau. Aide-mémoire, antisèche, cartouche, fiche souvent réalisée dans le but de tricher à un examen. De là l’expression proverbiale l’homme n’est rien sans son bord

BORDELLE  n.f 1. Prostituée 2. Fille facile  ♦ ah, celle-là alors, quelle cuisse légère ! Je ne sais pas combien d’hommes il lui faut pour l’occuper. Cette Christelle  ne dit jamais non, et quand elle a dit non, elle revient volontiers sur sa décision, ses formes généreuses, elle les donne généreusement ; elle est d’une munificence sans bornes, puisque dit-elle « ça » ne s’épuise pas. Peut-être bien. C’est épuisant quand même… En tout cas, c’est la bordelle par excellence. Var. waka, Wolowos, Boguess, Mbock, Maboya-Makeve

BORDELLE TU PEUX CHIER COMME MOI ? Loc. injurieuse insulte homophobe.

Bouba : tu dis que quoi ? Le pidgin n’est pas l’anglais, hein ! So, gratte-for-day!

C

CAMER n. diminutif de Cameroun et de camerounais, e

CARREFOUR J’AI RATE MA VIE

  1. VU

Le papa bedonnant : ma fille, c’est combien la passe ?

La prostitué en herbe : 300 !

Le papa : quoi trois cent ! C’est le terrain ?  J’ai 250… et puis tu es déjà trop vieille.

La prostituée : j’ai 15 ans. Il te les faut dés le berceau ?

Le papa : tu fais plus que ton âge

La prostituée : pardon ne me gâte pas le marché, si tu n’as pas 300, fends l’air !

Le papa : ma fille… quand tu me regardes, je suis à 300 francs près ? Je ressemble à ça ?

La prostituée : tu ressembles à un pédéphile… mais c’est ton macabo !

(Cinq minutes plus tard)

La prostituée : depuis là… si tu  veux pas jouir, écoute, tu prends tes 300 francs et tu t’achète un préservatif avec… ou bien une brosse à dent !

Le papa : penses-tu ! si j’avais un préservatif, il me faudrait passer toute la nuit sur toi pour…

La prostituée : alors ça vient ? je vais crier au viol !

Le papa : Pff ! Tu ne ferais qu’attirer d’authentiques violeurs, fillette. Laisse-moi faire, laisse-toi faire, tu auras 600 francs cash.

La prostituée : fallait le dire plus tôt, connard !

Le papa : pas si petite… tu as un esprit de vieux dans ton corps d’enfant.

La prostitué : prétentieux, tu appelle ça esprit ? Il n’arrive même pas à me chatouiller. Peut être bien que c’est  vraiment un esprit finalement.

Le papa : fillette, ton métier c’est de chatouiller, pas d’être chatouillée, tu devrais t’en tenir à ça.

  1. VECU

Vous avez soif, c’est à un vrai Safari que je vous convie : prenez : prenez un taxi qui vous déposera au Consulat, ou à L’ambassade qui vient d’ouvrir ; ensuite on fera un tour au Schengen qui est plus select, mais qui ne vaut pas le Québec à Essos. Le parigot n’a plus la côte, le Toulousain est impopulaire, la Rue de la joie n’est plus ce qu’elle était ! Vous êtes dans un taxi, un stoppeur indique qu’il se rend à l’immeuble de la mort, il est embarque par le chauffeur qui quelques mètres plus loin fait monter deux autres passagers dont l’un se rend à Fin cimetière et l’autre au Carrefour sorcier, ne panique pas, ce sont des destinations tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Le restau le visa est cher et la cuisine y est très moyenne, un peu comme l’Arizona. Faites un tour à Oasis ou a Maison Blanche, vous mangerez du bon poisson braisé. Le problème de Dubai, c’est qu’il est situé à Tsinga, un quartier qui n’est pas très chauds, vaut mieux démarrer la soirée au Métro ou au Columbia. Le must pour boire du bouillon à cinq heures, c’est le cœur. A Bastia ou à Santa Barbara, seules les wakas de luxe que tu vas trouver à cette heures-ci. Si tu veux louer un appartement moderne, rends-toi à Denver ou à Koweit. Il n’y a même pas de théâtre au pays, donc si on vous invite à l’Opéra, c’est que vous vous en rendez en boîte de nuit.

Les dénominations des bars, des quartiers, des places sentent énormément le vécu, l’émotion et la fascination du voyage. Welcome  to Cameroun !

CELUI DE loc. prép. Quant à Introduit de manière emphatique une allusion péjorative à une personne absente. ♦ je parlais de cet idiot d’Abanda et de cet idiot d’Onomo, celui d’Amougou est un triple idiot, il ne mérite même pas que je gaspille ma salive pour lui

C’EST COMMENT ? Loc  interrog. Comment ça va ? ♦ – C’est comment ? – je suis là, mon frère ! je me bats, on gère. Var. on dit quoi ? ca dit quoi ?

COMMENT CA VA, A cette question, le camerounais répondra : Bien ! Ou encore : ça va un peu !

CHACUN A SON TOUR CHEZ LE COIFFEUR Cette formule amuse moins par ce qu’elle dit concrètement que par ce qu’elle prétend poser comme une loi immuable : « Dieu n’oublie personne ! » Ainsi, passerions-nous tous par des hauts et par des bas. Cela change-t-il quoi que ce soit au sort de la majorité qui naît dans un état de dénuement et s’en retourne à la poussière après des années des misères partagées avec femmes et enfants, c’est-à-dire en somme après avoir contribué à la propagation, voire l’aggravation de la misère naguère héritée ? Les pauvres et les malheureux sont indispensables à l’équilibre social. Nous n’avons pas forcément le même coiffeur, c’est exceptionnellement que les derniers deviennent les premiers, et la chute des grands (leur tour chez le coiffeur) ne signifie presque jamais qu’une place de nouveau riche est vacante, encore moins que le riche déchu en question ne rebondira pas de plus belle. Dieu n’est pas coiffeur, il n’oublie personne, parce que le destin de chacun est affaire individuelle et il n’en a cure

CHAMPAGNARD, E n. Flambeur noctambule ; noceur qui n’aime dans le champagne que son prix

CHAMPICOTER v .intr. Boire du champagne

CHAUD, E n. 1. Amant, maîtresse var. petit, e, Deuxième bureau 2. Petit ami, e ♦ «  – c’est pour quel chaud que tu te fais belle comme ça ? – il n’ya même pas de chaud dans ce quartier. – Quel genre de chaud tu veux. Michael Jackson ? – il est impuissant celui-là. Je n’aime pas les hommes efféminés – Qui alors ?  (Quartier Mozart de J.-m. Bekolo)

CHAUFFEUR  v. intr. Etre d’actualité, à la mode. ♦ Lady Ponce chauffe au pays !

CHIBA v. intr. 1. Faire une fellation ouun cunnilinctus var. Brouter ; caver 2. Prendre la fuite après un forfait 3. Descendre ; aller du haut vers le bas 4. V.tr. Humilier qqn, médire

CHOUA v. tr et intr 1. Prendre 2. Donner  3. Voler  ♦ Remarque d’usage : ce verbe s’utilise surtout au présent de l’indicatif, au passé composé et à l’impératif présent, aux trois personnes du singulier.

CHIPS n.m. pl. Frites de plantains  → Frites

CIRCUIT n.m. Domicile privé qui fait office de restaurant et ne doit sa réputation qu’au téléphone arabe, puisqu’il n’a généralement pas d’enseigne. Syn. Chantier

COMBI n. Ami, complice var. Cotta, ma personne, koppo, membre, mbom

COMBIEN CA COUTE ? C’est très moins cher

CONPLEMENT  n.m. Accompagnement.  ♦ Mes compléments préférés sont les ignames et les patates douces

CORANISER v. tr et intr. Apprendre par cœur un cours ou une leçon volumineux.

CORRUPTION causes : chaines de dévouement façonnées par les allégeances mystiques, banques de faveur alimentées par les réseaux sociaux conséquences : la corruption étant généralisée, extrême, le mérite finit par émerger. Mais le mérite lui-même est méconnu et corrompu parce qu’il a émergé de cette pourriture de là la perte totale de repères et l’absence de modèles made in Cameroon

COUPER UNE BIERE En prendre une gorgée, la partager.

COMPORTER (se) v.pr.  Avoir une attitude correcte. ♦ On invite qqn à se comporter, pour lui signifier qu’on n’apprécie pas ses attitudes, positions, raisonnements.

COYOTE n.f. 1. Salope 2. Femme qui rentabilise ses charmes et choisit ses hommes sur la base du seul critère financier

D

DEBAT n.m. Les fesses (lasses, FRCAM) d’une fille (go). ♦ On doit cette création au président Paul Biya qui avait promis d’organiser un large débat. Son ministre le très populaire Professeur Augustin Kontchou Kouomegni avait parlé en conférence de presse de grand débat. Dans une mise au point ultérieure, le président aurait parlé de nuance sémantique et réaffirme qu’il s’agissait bien d’un large débat. Anecdotique ! L’image de françoise Foning, une femme de l’appareil du parti, très forte, est venue à l’esprit coquin et ô combien taquin de la population qui a tôt fait d’assimiler le mo débat à son arrière-train, d’où l’expression avoir un large débat pour dire avoir un arrière-train proéminent. Ah si seulement tous les mots du FRCAM avaient une genèse aussi prestigieuse ! Var. Ndombolo

DEBROUSSER v. tr. Débroussailler

DEGAMMER v. intr. Dire ou faire quelque chose d’indécent ; déconner

DEPANNER v. tr. Aider pécuniairement → Mettre en haut

DEJEUNER n. m. Petit-déjeuner var. Prendre le café

DEPOSE-MOI Laisse-moi tranquille

DERRIERE OU DEVANT ? Nous sommes derrière toi, chef, et le moment venu, nous saurons être devant toi (on te suit partout et s’il le faut on prendra une balle pour toi et supportera les désagréments qui vont naître de ton leadership) ♦ « tu es devant et nous sommes derrière… » Titre d’une chanson à texte en langue medumba, écrite en 1975 par A.B.H., un jeune Banganté tombé depuis dans l’oubli. En voici un large extrait  pour nous replacer dans les autres villes, à ceux de Ngongsamba et à ceux de Loum, que le chef leur a envoyé un message pour qu’ils se rencontrent au village. Vous enverrez alors un message à Ahmadou Ahidjo. Ne  l’avions-nous pas déjà dit ? N’avions-nous pas déjà dit à Ahmadou Ahidjo qu’il n’ait  pas peur ? Nous savons combien nous avons souffert, n’est-ce pas, mon père ? Si ce n’était Ahmadou Ahidjo, où sérions-nous maintenant ? Alors que nous voilà en train de parler. Le père du circoncis est toujours digne, n’est-ce pas ? avez-vous compris ce qu’a dit Ahmadou Ahidjo ? il appela le ministre des forces armées et lui demanda ce qu’il fallait faire pour le Cameroun. Savez-vous ce que lui a répondu le ministre ? « -père ce que tu diras, je l’accepterai – nous allons envoyer des militaires, car, si nous regardons sans rien faire, le Cameroun va se perdre. » n’est-ce pas mes compatriotes ? Oh ! Un père est heureux avec son enfant. Oh ! Une mère est heureuse avec son enfant. J’avais entendu parler d’une affaire et ne l’avais pas prise au sérieux. Mais je ne savais pas, alors, que je vivrais jusqu’aujourd’hui. Je me lamente plus que l’esclave au marché ! Si l’ail n’a pas vu, le cœur ne p d t pas se ficher ! si la bouche ne parle pas – n’est-ce pas ? oh ! si la bouche ne parle pas – Tabaké- les oreilles ne peuvent pas comprendre. Ahmadou avait dit que même le muet parlera, que même le sourd entendra, que même l’aveugle verra. Que personne ne regarde son frère de travers. Ici au Cameroun, oubliez la jalousie et vous serez très heureux. Ce que vous cherchez, enfants du Cameroun, ne l’avez-vous pas encore trouvé ? que cherchez-vous encore ? Prenez l’amour avec vous avant de rester au village – n’est-ce-pas ? Nous avons été récemment au chef-lieu du département du Ndé. Nous y étions avec le ministre Kwayeb, avec le ministre Keutcha et avec Madame Keutcha. Le département du Ndé leur a remis le message suivant : « quand vous serez descendus à yaoundé vous direz au Gouvernement : « pourquoi encore voter ? S’il ne s’agissait que du département du Ndé passerait-on encore là journée à voter ? Pourquoi voter encore ? Nous savons combien nous avons souffert. » Je n’accepte pour Dieu que celui que je vois devant moi. Puisque je ne suis pas encore mort. Et je ne vois devant moi qu’Ahidjo. »

DEVANT-DERRIERE loc nom. Personne incontournable, voire indispensable à une autre. ♦ Il a beau dire, il a beau faire, il me reviendra quand cette passade aura vécu, il a besoin de moi, je suis son devant-derrière Syn. Aéroport → l’avion ne fuit pas l’aéroport (se dit pour illustrer une situation inéluctable, inévitable. Var. le corps d’un oiseau mort ne reste jamais en l’air (dixit Petit Pays)

DIX HEURES DIX surnom hâbleur généralement attribué à qqn qui a les pieds plats, « tournés en dehors, se présentant sous la forme des aiguilles le cadran d’une montre indiquant cette heure. »

DYBO n.m. DE l’anglais body, corps. Type, gars

DJANGUA  adj. Qual. Petit, mince, minuscule var. Bindi ; minguili

DJANGUI n.m0 1. Tontine. ♦ Le djangui c’est en affaires l’équivalent  du partenariat win-win, gagnant-gagnant (FRFR) «  Politics na djangui » Simon Achidi Achu, ancien premier ministre

DJOUNDJOU KALABA n.m. 1. Monstre imaginaire qu’on invoque pour effrayer un enfant  désobéissant. 2. Personne particulièrement vilaine.

DOSER v. tr. Frapper brutalement  Avoir sa dose, en être quitte pour ♦ je ne passerai pas une seconde de plus avec cette fille, j’ai  eu ma dose d’infidélités, à ce rythme, elle finirait par me tromper avec moi-même !

DVD n.m (Dos et ventre Dehors) Vêtement féminin particulièrement sexy Var. VCD (Ventre et Cuisses Dehors)

E

ECAILLE n.f. Matière plastique

ET LA POLITESSE, MONSIEUR ? Les camerounais disent pardon pour dire s’il te plaît, la politesse c’est de la politique, d’où la confusion récurrente entre politesse et flagornerie. dans les demandes d’emploi ou de stage, on s’adresse donc souvent à « votre très haute personnalité » pour désigner un modeste chef d’agence, dont évidemment seule la « très haute bienveillance » est susceptible de satisfaire l’espoir » d’une suite favorable » (la seule suite évidemment envisagée). D’autant plus qu’on aura pris soin de lui préciser l’expression de notre « très haute considération». Se pourrait-il que nous soyons vraiment les champions de la corruption alors que nous sommes parmi les plus pauvres ? Eh bien, oui ! Tous ces superlatifs et cette obséquiosité ont quelque chose de malsain.

ETOO FILLE n.f. Fan du génial footballeur. Elle ne comprend pas forcément quoi  que ce soit à ce sport, mais considère qu’il est meilleur footballeur camerounais de tous les temps. Exactement comme ces étudiants qui tombent amoureuse de leurs enseignants d’abord et assimilent leur enseignement  ensuite, la théorie de l’infusion, vous connaissez ?

EAU n.f. 1. Intimidation gratuite, var. sissia. Aka, le boucan qu’il fait c’est l’eau ! 2. Arg. scol. Epreuve d’un examen obtenue frauduleusement avant l’échéance

EKIE ! [ekie]     interj. Exclamation marquant la surprise, l’étonnement

ELAN-ELAN  adj. qual dans le plus simple appareil; En Tenue D’Eve

ELOBI n.m Bidonville ou favela en Bulu. Zone peu aménagé, voire carrément marécageuse. le plus célèbre étant Mokolo-Elobi. ♦ Toute pimpante qu’elle soit, elle n’en vit pas moins dans un elobi !

EMACIE [emasie] n.m. Drépanocytaire

ENSEIGNEMENT GENERAL De nombreux camerounais estiment qu’il faut fermer la moitié des établissements secondaires d’enseignement général et ouvrir à la place des établissements d’enseignement technique ! Enseignement général ne peut-il pas contenir des formations technologiques et des enseignements techniques ? Pourquoi donc sont-ils dits généraux ? C’est à n’y rien comprendre. On veut banaliser la recherche d’une culture intellectuelle au motif que l’éducation doit avoir un but pratique et professionnel. Le travail au vrai est une préoccupation grossière, les penseurs de la pédagogie camerounaise tardent à le réaliser. La question n’est pas de savoir si l’éducation des âmes, la formation de l’esprit, est une fin en soi ou un moyen pour exercer une activité industrielle ou commerciale. Il faut dire aux jeunes que la fin de l’éducation c’est la vie de l’esprit, que la noblesse est dans le moyen pas dans la fin. → AMOUGUI PULCHERIE

EPSI n.m arg. scol Bourse universitaire

EPSIVORE n. arg. Scol. Etudiant boursier

F

FALA v.tr. 1. Chercher (provient du pidgin) 2. Chercher noise à qqn, le provoquer. Syn. Hambock, kosh. Ne me fala pas : ne me provoque pas ; il fala les clefs de sa bougna : il cherche les clefs de sa voiture 3. Donner une modique somme d’argent

FAIRE v. intr. Très Fam et Vulg Faire l’amour. On a fait sans, ellipse magnifique d’un lycéen qui vante ses mérites auprés de ses camarades pour dire qu’il vient de faire l’amour sans préservatif.

Syn. Apputer, sèkèlè, niass, niaque, fika, pistacher, tuer, combo, piquer, tchouquer, binda, torpiller, fom [fome] → Faire poti loc.partouzer var. faire le ntui, faire le rally, faire une tournante, faire le un-but-sort

Voici un tableau symbolique des usages du verbe faire au Cameroun (FRCAM) comparé à l’usage qu’en fait la langue de référence (FRCAM), il est extrait d’une étude de claude Frey ci-après citée.

FRCAMFRFR
  verbe  C.O.D  (C.O.I)  FAIRE  Verbe  C.O.D  (C.O.I)
PerdreLe tempsà qqnfairePerdreLe tempsà qqn
Goûterun platà qqnfaireGoûterUn platà qqn
VisiterLa maisonà qqnfaireVisiterLa maisonà qqn
MiroiterDe l’argentà qqnfaireMiroiterDe l’argentà qqn
Penserqqchà qqnfairePenserqqchà qqn
RimerDeux syllabes faireRimerDeux syllabes 
RessortirUne motivation faireRessortirUne motivation 
CoïnciderLe défie et qqch faireCoïnciderLe défie et qqch 
Déguerpirqqn faireDéguerpir qqn 
CoulerLe sang / la sueur faireCoulerLe sang / la sueur 
FructifierLes décisions faireFructifierLes décisions 
Filmerqqn faireFilmerqqn 
DéborderLe vase faireDéborderLe vase 
AlternerDes mots faireAlternerDes mots 
ParvenirUn message faireParvenirUn message 
AffronterDeux personnes faireAffronterDeux personnes 
PencherQqn fairePencherQqn 
succéderUn mot à fairesuccéderUn mot à . 
VarierLe sens d’un mot faireVarierLe sens d’un mot 
PrécéderUn nom fairePrécéderUn nom 
AvancerUn cours faireAvancerUn cours 
déverserLes langues fairedivergerLes langues 
synthétiqueanalytique
FRCAMFRFRFRFR
  FAIRE+Art. déf.Subst [abstr.]+AUX. + groupe adj. Prép ou nom   VERBE
faire laParesse êtreparesseuxparesser
faire laTaille êtreAu régimeØ
  la  faireFine taille 
faire larecette Ø acheter
faire laboucan Ø Rouspéter
faire lapropreté Rendreproprenettoyer
faire laclando ExploiterUn taxi clandestinØ
faire laaffaires FaireL’amourCoucher (avec)
faire lajalousie êtrejalouxjalouser
faire ladélation Ø dénoncer
faire labagarre Ø Se bagarrer
analytique analytiquesynthétique

Voici quelques énoncés typiques, le verbe faire y signifie tour à tour avoir, obtenir, avoir recours, faire un accident, avoir une maladie  donner, etc. : l’asso est un client régulier, celui avec qui une  prostituée fait régulièrement les rapports sexuels (d’apr. manuscrit mémoire étud.) ; Bernard Nanga fait également recours à la figure nommée  antanaclaase. (étud. L. Ebah-flavie, la redondance dans les chauvessouris, de Bernard Nanga, mémoire p. 66) ; il ressort que ce serait le même chauffeur qui, il ya quelques années prit un autre car Hiace chargé à bloc pour faire un autre accident et en fut l’unique survivant. (Rigobert Onambele, le jeune Enquêteur n° 27, 3-3-97, p.8) ; une même femme faisait parfois seize à dix-huit gosses, sans qu’il y ait un seul décès. (Afric-Nature n° 27, 3-3-97, p. 8) ; une même femme faisait parfois seize à dix-huit gosses, sans qu’il y ait un seul décès. (Afric-Nature n0 11, 6/7-95. P. 2). Hein ! Zibi, tu ne criais pas mon nom de la même manière quand tu faisais cette grossesse. (Gervais Mendo Ze, Boule de chagrins, ABC, Paris, 1988. P. 121) ; avec les contributions  que le gens  ont faites de toutes parts, je crois que le comité […] a d quoi faire une constitution normale. (A. Dzongang. La Nouvelle Expression n° 75, p. 8). Il allait sans doute, nous faire la route terriblement  difficile, malgré les propositions alléchantes qu’ils avaient  fait semblant d’avancer au début des négociations. (Francis Bebey, Le  fils d’Agatha Moudio, p. 80) ;  j’ai déjà fait Douala. (occurrence tirée de Tabi Manga , 1990,  p 94) ; vous achetez le couteau suisse là ? – non merci – et un tire-bouchon ? – non plus merci ! – vous ne voulez pas me faire la recette alors, (vendeur à la sauvette) ; – je dois y aller, maman. – c’est entendu, mon fils, fais bien ok ?; Les noirs pourront ainsi faire récupercuter la nouvelle, qui se répand comme une traînée de poudre, de village en village. (étud. Léopold Patrick Essi Andang, la coordination dans le « Vieux Nègre et la médaille » : le coordonnant ET, mémoire, 1993-1994, p. 86)

  • FREY CLAUDE (1994) USAGES DU VERBE « faire » EN FRANÇAIS AU CAMEROUN : POLYSEMIE ET FACTITIVITE
  • TABI MANGA Jean (1990). « variation lexicale du français au Cameroun », dans CLAS André et OUOBA Bénoît, Visage du français, Variétés lexicales de l’espace francophone, Paris : AUPELF John Libbey Eurotext, pp. 91-95.

FAIS  QUOI  FAIS QUOI Loc. adv. Quoi qu’il advienne, peu importe les aléas ♦ « Fais quoi fais quoi, Anatole tu vas mourir, le sida ne pardonne pas » Prince Panya, Anatole

FAX n.m Information de première main, scoop var. A1

FEUILLE n.f. billet de F.CFA 10.000, le feuillet correspond à FCFA 1000 → Kollo, kollo fap nkap, dos, fafios. ♦ Bouba est le boy du commandant Moraud, qui perd régulièrement de petites sommes d’argent, sans s’en émouvoir. C’est qu’il croit savoir l’auteur de ces larcins. Pour lui Bouba est un kleptomane. « Mettez des selles dans une boîte, placez-là bien en vue au salon, pas même, cela peut être risqué pour le larron, cachez-là dans un endroit où ne peut tomber que quelqu’un qui fouillerait je-ne-sais-quoi ou ferait la propreté, il ya fort à parier que vous ne trouveriez plus la boîte le lendemain, si vous habitez chez le commandant Moraud. Eh bien le commandant Moraud, il en a plus qu’assez ! Son argent va sortir ! il ne s’agit que le FCFA 1000, mais l’heure de sa révolte a sonné. » Bouba, pauvre Bouba, il se défend comme il peut, ce n’est pas un maître de la parole et, à vrai dire, il a une tête de coupable par-dessus le marché. – ah patron ! Je serais bien fou d’oser toucher vos fafios ! – Le scoop, c’est que tout le monde considère déjà que tu es fou. Admettons, ce n’est pas toi. Alors qui est-ce ?  – Patron, je ne sais pas, si je savais je ne …je ne peux rien dire. Mais y a pas que moi ici, les cousins de madame, les neveux… – accuse mes enfants, pendant que tu y es ! – mais Patron, je n’entre même pas dans votre came. – la belle excuse ! Viens, regarde, tu vois tout cet  argent jeté négligemment sur la commode ? Eh bien je sais exactement combien il y avait là ! j’ai perdu mille francs. Bouba regarde, il voit des baladeurs mp3, des parfums, des bijoux. – patron comment quelqu’un peut entrer dans une chambre où il y a tout ça, des appareils, de l’argent et ne prendre que kollo ? – Quelqu’un qui volerait un œuf en attendant de voler un bœuf ! Bouba approche de la commode, observe attentivement, regarde autour, puis revient victorieux avec F.1500. – Patron, je crois qu’on ne vous a pas volés kollo, mais vous avez perdu kollo fap, un coup de vent sûrement. Le commandant Moraud est déçu, il voulait un coupable et il retrouve F. 1500, iol a choisi le mauvais moment pour se révolter, car ce coup-ci, on ne lui avait rien volé ! Mais il trouve quand même le moyen de conclure – tu aurais très bien pu faire tomber cet argent, pour prendre le vent et t’assurer qu’il n’y aurait pas de vagues. – Patron, ça fait trop de « si » pour kollo, non ?

FINIS AVEC MOI loc. verb. 1. Règle toutes tes dettes envers moi 2. Couche avec moi

FIASQUER . intr. Piaffer d’impatience ; trépigner

FRAPPER V. tr. Flouer, escroquer

FREQENTER v. intr. Suivre des études. Ce mot de plus en plus présent dans les dictionnaires, au ses d’aller à l’école, s’applique surtout aux élève davantage qu’aux étudiants.

FOLERE [folere] n.m boisson à base de feuilles d’oseille. Var. Bissap, kossam

G

GO n.f. 1. Petite amie 2. Fille 3. V. intr. Partir ♦ si tu vois ma go, dis-lui que je go (Titre qui a révélé l’éphémère rappeur koppo)

GREVER v. intr. Faire  grève

GRIMBA n.m. Ecorce qui protège contre les mauvais sorts, talisman qui suscite le succès, gri-gri.

I

ISH interj. Réaction marquant le dégoût

IL A FAIT J’AI EU PEUR idiotisme son attitude ou sa réaction m’ont inquiété.

J

JACHERE n.f Etat de manque sexuel

JONG v. tr et intr. 1. Boire de l’alcool n.f ; 2. Boison syn. Tongo ; mimbo ♦ Le Kamer est un pays pauvre en distractions, alors on jong  jusqu’à plus soif. Les gens du mboa entretiennent un rapport particulier à la boisson, cette passion se transmet de génération et les brasseries du Cameroun font partie des cinq entreprises les plus prospères au pays.

JOHNY v. intr. Se promener, marcher à pied ; provient de la marque de whisky Johnnie Walker qui présente sur son étiquette un soldat marquant le pas. Var. Waka

JONGLER v. tr. Manipuler qqn. Ce feyman m’a jonglé.

K

KABA n.m. Invention merveilleuse qui consiste en une robe  longue et bouffante, recouvrant le corps jusqu’au talons ou à mi-jambe. Il permet aux femmes fortes de cacher leurs difformités et aux femmes mieux faites de les suggérer plus qu’avantageusement. Vêtement pratique, il est porté pour les tâches ménagères, les réunions féminines et autres tontines, mais ajusté avec goût, il peut se mettre dans pratiquement n’importe quel milieu.  Son importance dans la culture camerounaise équivaut à celle du jean dans la culture  américaine.

KATIKA n.m. 1. Personne qui organise des paris et en garde un pourcentage, une sorte de bookmaker 2. Proxénète.

KENGUE n. Imbécile

KOKI n.m. Var. Bobolo; miondo; ndolè; ndomba; nkui; okok; nkéleng-nkèleng; bongo; tchobi; poulet DG; poisson braise; soya; jazz; matango; odontol

KONGOSSA n. m. commérage, potin, ragot

KOUGNA-KOUGNA adv. Petit à petit, progressivement

L

LA GO-LA ME CREUSE var. je la piffe grave, je suis dedans à fond (je la kiffe ! FRFR)

Là Là Là A cet instant précis, maintenant

LANCER v. tr 1. Vanter les mérites de qqn ; faire la promo de qqn → Mettre en haut ; dépanner 2. V. intr. S’en aller, partir

LAP v. intr. De l’anglais to laugh, rire

MABONGO n. et adj. Qui a les jambes en formes de X

MAITRISER v. tr. Connaître parfaitement jusqu’aux petits détails compromettants. La nuance de sens avec la définition française (FRFR) réside dans la nature du COD qui ici désigne une personne. Je maîtrise bien cette fille, au cas où elle t’intéresserait !

MAZEMBE n.m. 1. Agent de police 2. Bandit

MAL MAUVAIS loc. Adv. Exagérément

MAPANES n. m. pl. 1. Sortie suspecte 2. Virée amoureuse avec une maîtresse ou un amant.

MBOA n. m. le pays, d’un point de vue culturel, terme affectueux pour désigner le bercail

MINAL MI loc. interj. Exprime lendemain, le défi, ou le doute, face à des prétentions ou des affirmations jugées mensongères du moins exorbitantes.

MOUF ! interj. Exclamation exprimant l’agacement, elle provient de l’anglais to move (bouger). S’utilise pour chasse ou faire taire un animal, et de manière injurieuse une personne.

MOTION DE SOUTIEN Quelles sont les publications des intellectuels camerounais ? Ils ne produisent pas des textes à prétention scientifique mais font publier des milliers de pages de louanges et des tonnes de motions de soutien. Cette culture des motions de soutien est une vaste entreprise d’abrutissement collectif, un usage qui a fini par prendre le caractère des lois, d’une espèce de loi d’ennuyer les Camerounais. Le dilemme surclasse celui de l’âne de Buridan, les choix sont plus que cornéliens, les cérébraux doivent se prononcer, c’est une nécessité politique existentielle, mais il y a l’embarras que cause l’inculture accumulée depuis l’obtention de diplômes empoussiérés : écrire pour quoi soutenir ? Écrire et prendre le risque en un livre de laisser échapper une phrase hasardée qui outrage le prince ? Pressés qu’ils sont par l’ambition de passer au même temps pour des penseurs, des faiseurs de livres, des émules d’ATEBA EYENE, ils noircissent furieusement à l’encre noire des pages qui eussent mieux aimé voir se déverser sur elles des flots de pensées à défaut de rester carrément vierges. 

MOUVEMENT n.m. Fête, sortie improvisée généralement arrosée

Moi (TOI, LUI, NOU, VOUS, EUX) QUOI LA-DEDANS, idi. De quoi je me mêle ! Je n’en ai cure, c’est mon (ton, son, notre, votre leur) affaire. Var. c’est son macabo !

NANGA –BOKO n.m. Enfant de la rue ♦ Quand ils se retrouvent au ngata, ce sont eux les pingouins  Nanga-Eboko est le chef-lieu du département de la haute Sanaga

NDOLE n.m. Plat élaboré avec les feuilles vertes de la Vermonia cuites plusieurs fois à l’eau pour leur faire perdre leur amertume puis mélangées avec une pâte d’arachides fraîche, du sel gemme et des épices écrasées. On y ajoute des lamelles de poissons, des crevettes ou de la viande précuite. Il est servi de préférence avec des plantains frits ou des miondos.

NE ME TENTE(Z) PAS Ne m’énerve(z) pas. Glissement  possible de sens dérivé du verbe titillé. Ici, tenter et utilisé dans le sens chrétien de soumettre à la tentation, mettre en position de commettre un péché. La personne qui vous met en garde veut rester maîtresse d’elle-même et ne rien faire qu’elle regretterait.

NE PAS SE PRENDRE POUR L’EAU DU NDOLE  loc. verb. Le Ndolé est un légume qui a la particularité d’être amer. Et quand on le lave, l’eau en garde l’amertume. Ne pas se prendre pour l’eau du Ndolé, c’est croire qu’on fait  l’unanimité, c’est «  ne pas de prendre pour de la merde ou s’y croire » comme on dit en FRFR. En un sens proche on dira qu’il se prend pour le pape. La question reste entière : « il se prend pour qui ? »

NGATA  n.m. Prison. Syn. Onzième province ♦ – Bouba, c’est permis de fumer le gué au Ngata ? – Permis, ça n’existe pas dans mon dictionnaire, massa ! – tu ne fis donc pas la différence entre ce qui est permis et ce qui ne l’est pas ? – Nom ! – Pourquoi ? Parce que tu n’as pas de dictionnaire ni de code pénal ? – Parce que … je ne sais même pas lire. Il n’y a pas de différence puisque ce qui est interdit aux uns est permis aux autres. – Bouba ! ce pas parce que certaines pratiques sont tolérées qu’elles sont permises. – ce que tu crois !

NJOH adv Gratuitement.  ♦ – j’ai bu njoh – Et c’est comme ça que tu vas mourir njoh (jean Miché Kankan)

NJOTER v.  Et  intr. de njoh 1. Profiter d’un avantage auquel on n’a pas droit ou sans s’acquitter des droits requis  2. Ne pas payer à une prostituée le prix convenu pour la passe ou la nuit. ♦ Un njoteur est ainsi une sorte de délinquant avec une espèce de caissier judiciaire mental qui le disqualifie auprès de toutes les prostituées d’un secteur.

NST n.f. arg note sexuellement transmissible. Sert à dénoncer le harcèlement sexuel en milieu étudiant et plus généralement les relations, peu consentantes et mal éclairées, entre étudiants et enseignants.

NTONG n.m. Chance ; veine

NYANGA ADJ. QUAL. 1. Coquette n.m. 2. Maquillage 3. Frime

O

OBOM n.m (argot Football) Geste technique qui consiste à faire passer le ballon entre les jambes de son vis-à-vis. L’obom est originairement le cache-sexe fait de fibres végétales qui se nouait autour des reins et protégeait l’entrejambes de nos ancêtres. Yannick Noah dans sa chanson « saga Afica » cite le mot en l’illustrant. Syn. Zolô.

Œil (Avoir le sang à l’) Loc. verb. Se montrer impitoyable, sans scrupules ni états d’âme.

ON pr. Ind. Pronom des menteurs, sujet des voleurs, complément des sorciers

ON DIT QUOI ? Loc. interrog. Quoi de neuf ? Quelles sont les nouvelles ?

ON VA FAIRE COMMENT ? Cette question qui a l’air d’être une question n’en est pas une. C’est une formule sentencieuse. Un camerounisme qui met fin à toutes les interrogations, ou indignations que l’on peut avoir devant une situation intellectuellement inadmissible. De brillants camerounais sont recalés à des concours administratifs en raison du sacro-saint équilibre régional : – Cela est-il juste ?Mon frère on va alors faire comment ?

C’est tout naturel de croire, ou de faire accroire que, si on répartit le travail sur la base d’une acception consensuelle du mérite, la sélection naturelle sera injuste vis-à-vis des médiocres et continuera d’avantager outrageusement les ethnies majoritaires. « on va faire comment » flanqué à la fin d’une démonstration laborieuse, démunit l’interlocuteur le plus volontaire, il vous prive des vos armes, vous casse les jambes et tue votre imagination par trop débordante. On n’y peut rien, amen. Et surtout on ne doit rien essayer, au risque de menacer la paix sociale. On se sent bien à patauger dans la boue de nos tares et les égouts de notre paresse. On va faire comment alors ? « Lève-toi et marche !». On ne veut rien faire. On ne veut que défaire et voir les autres refaire. On ne peut même pas s’en faire. Comment ? Que ça a commencé comment ?

ONANA JANVIER Politologue lumineux qui a choisi de se recroqueviller dans ses lumières contra OWONA NGUINI

OPTIONS n.m. pl. Mot utilisé pour désigner les moyens matériels à utiliser pour frimer. Krotal dans son titre jamais dit : « quand on est ova-njocka, c’est que forcément on a les options. »

OUI-NON !? loc. le non renforce l’affirmation, souligne l’évidence de la réponse ou une sorte d’agacement.

P

PAIN CHARGE loc. nom. 1. Tartine 2. Sandwich chaud constitué de haricots rouge ou de la viande (peau de porc, cube de bœuf, avocat-beurre, etc.)

PALA-PALA adj. Qual. 1. Bordélique 2. Qui n’est pas posé ; tête en l’air, cinglé syn Ndjouga ; toc toc

PANTALON (porter/mettre le même) – Si j’apprends qu’on t’a vu passer à côté d’un homme, je dis bien à côté, ce jour-là nous allons mettre le même pantalon (quartier Mozart de J.-M. Bekolo

PATIENCE ! interj. → ASSIA

PEPCUBE n.m. Acte sexuel

PERMANEMMENT Adverbe camerounais régulièrement préféré à la locution adverbiale en permanence

PIAN ! interj. Je suis là pian ! (je suis là sur place)

PINGOUIN arg. carc. Dans la prison centrale de New-Bell, les pingouins sont massés dans la cour intérieure. Ils rappellent les pingouins parce qu’ils sont nombreux, debout et surtout, c’est curieux regardent toujours vers la porte de sortie de la prison. – pourquoi selon toi ? – parce que l’homme-prisonnier c’est quelqu’un qui attend. – il attend quoi ? – une visite, de la nourriture, un bienfaiteur, tout. – Même ceux qui sont rassasiés et n’attendent personne regarde vers la sortie. – peut-être attendent-ils des miracles alors ! – les miracles ne viennent pas par la porte. Ce sont simplement des bêtes, observe-les, tu ne trouveras aucun sens à leurs habitudes. Ils vivent dans cette cour et si on les appelle pingouin, c’est aussi parce le froid semble n’avoir aucun effet sur eux, jusqu’à ce qu’ils en décèdent.

PLAQUER v. tr. Poser un lapin. Ainsi lorsqu’une fille plaque un garçon, cela voudrait dire originellement qu’elle l’abandonne. Or, au Cameroun, cela équivaut à ne pas venir au rendez-vous convenu var. Bondir ; zapper

PREND DANS MA BOUCHE lov. Interj. Se dit à un interlocuteur qui prêche le faux pour savoir le vrai, qui, en demandant une précision, fait mine d’ignorer ce que tout le monde connaît. Le locuteur refuse ainsi d’assumer la paternité d’une information ou d’une rumeur, d’être tenu responsable de la diffusion d’une nouvelle.

PROMOTIONNAIRE n. camarade de promotion

Q

QUELLE IMAGE ! loc. interj. A la suite de l’effondrement du footballeur Marc-Vivien Foé en 2002, pendant la coupe des confédérations, le journaliste Jean Lambert NANG s’était exclamé en direct : « quelle image ! » cette expression s’est lexicalisée au point de désigner tout spectacle choquant, inattendu, etc.

QUELLE HEURE EST-IL ? Il est dix heures moins (entre 9h45 et    9h59

REMARQUER v.tr Reconnaître

ROCAFI, vieilli n.m pl chaussure à talonnettes portées par exemple par Omar Bongo, Nico Mbarga et, aujourd’hui, Nicolas Sarkozy var. mi-na-you, sans-confiance, tchantchouss, tchakass, loukot fire [lukot faja], batoula. Je t’arrête auxx pieds : ormule admirative qui constate que la personne a laquelle on s’adresse a de nouvelles chaussures ou plus généralement, es t en beauté.

S

SABITOUT n.m. Péjor. Personne qui sait tout, ou qui prétend tout connaître. Le nom a été popularisé par Les Aventures de Mamadou et Bineta.

SANTE (Jouer la) loc. verb. Remise en forme hebdomadaire entre amateurs de football, elle a lieu les dimanches matin. Var. aller au deux zéro

SAUVETEUR n.m Vendeur à la sauvette

SEPARANTE n.f dernière tournée avant de se dire au revoir

SHABBA n.m. C’est le nom donné à la partie des tribunes, dite virage au stade Omnisports de Yaoundé. C’est le paradis des drogués et des fanatiques    

SIESTER v. intr. faire la sieste

SINDJOUN LUC Universitaire camerounais qui, après avoir accusé Paul Biya de faire partie d’une « génération de politiciens par décret » a accepté de faire partie de la génération d’intellectuels qui se sont abjurés par décret.

SISSONGO (Djoum dans les) loc. verb. Fuir, prendre le maquis. Les sissongos désignent une végétation d’abrisseaux et de hautes herbes. Var. Piak, longo

SOIT…SOIT loc. conj. Fausse alternative, s’emploie plaisamment pour répéter la même idée et exclure toute autre option. ♦ tu hésites toujours à le larguer ? Soit tu le quittes, soit tu le quittes. En tout cas, il faut te décider. Var. ou…ou : comment as-tu pu imaginer qu’il s’améliorait ? Ou tu es crédule ou tu es naïve

SON n.m. Chanson, tube

SOYA n.m Viande de bœuf grillée vendue en brochettes au bord de la rue et à proximité d’un débit de boissons

STATIONNEMENT n.m. Gare routière

STATOIS, E [stetwa, -zә] n. 1.Etats-unien, e 2. Toute personne vivant aux Etats-Unis ou qui en revient

T

TACOT n.m Diminutif de taxi. ♦ un tacot désigne en FRFR une veille voiture et il est intéressant de noter que les taxis du pays sont presque exclusivement des tacots.

TAFFER V. intr. Fumer

TCHINDA n.m. Serviteur, homme de main var. Doungourou

TCHOMBER v. intr. Bien s’habiller, changer de tenue

TCHOKO 1. V. tr. Et intr. soudoyer 2. n.m. pot-de-vin Syn Motivation, makalapati, gombo, eau, bière → Bien parle

TETUTESSE n.f Obstination. Désigne péjorativement le caractère de celui qui n’en fait qu’à sa tête

TENSIONNER v. tr. Provoquer de l’hypertension, exaspérer, agacer → Taper dans le système

TAPER LA BOUCHE loc. verb. Parler, menacer, sans que cela porte à conséquence

TAPER LE VENTRE DE QQN loc. verb. 1. Rouler à tombeaux ouverts 2. Etre au sommet de son art, le meilleur dans son domaine → sortir le corrigé

TOBASSI n.m Philtre d’amour

TOI AUSSI loc. interj. 1. Interpellation visant à inviter qqn à la modération, au compromis 2. Marquer que l’interlocuteur est lent à la détente

TON PIED MON PIED  loc. adv. Quoi que tu fasses, où que tu ailles, je ne te lâcherai pas d’un pouce var. Foumban-Foubot ; fait quoi fait  quoi ; « tu montes, tu descends, un cadavre va mourir ! » (Jean Miché Kankan)

TOP 50 (être dans le)  été homosexuel(le). L’expression provient d’un scandale médiatique provoqué par la publication dans la presse des personnalités pratiquant ce type de sexualité.

TRACER v. intr. s’en aller précipitamment. ♦ Je trace, ma go m’attend à la piaule !

TUYAU n.m 1. Combine pour se faire inviter à une réjouissance ou y accéder 2. La fête elle-même

TUYAURISTE n. Qqn qui va à une fête sans y invité syn. Je m’invite

U

UN PEU loc. adv. Complète  un ordre, une demande, un souhait, un conseil pour en atténuer le caractère impératif. Aucune valeur de temps ou de quantité ne doivent donc être associées à cette expression, qui remplace en réalité la formule de politesse S.V.P. Viens un peu ! Montre un peu ! Attend un peu, je reviens tantôt !

V

VA BRULER LE LAC loc. interj. Ta colère n’y changera rien, fais tout ce qui est en ton pouvoir, cela ne changera rien à la situation provient sans doute  de la loc. verb. (FRFR) il n’ ya pas le feu au lac

VIENS ON RESTE loc. nom. Concubinage

VOMIR LE FEU loc. fam. Expression toujours utilisée sur le ton de l’ironie, du mépris, du défi. La formulation est en interro négative. Le sujet, celui dont il est question s’entend ainsi dire qu’il n’inspire au locuteur aucune crainte. Var. fumer les clous boire l’huile. Il vomit le feu ? C’est lui qui chie, on mange ? Qu’il aille brûler le lac alors !

W

WADJO n. Ressortissant des provinces septentrionales

WANDA v. intr. déconcerter, surprendre, stupéfier, étonner. Ce mot provient vraisemblablement de l’anglais to wonder (se demander). Je Wanda ! (je n’en reviens pas !) c’est le titre d’un tube de  Krotal et les Rap’Conteurs var. pach

WO NE ZA loc. interrog. S’emploie pour demander à qqn en vertu de quoi il intervient dans un débat ou émet telle affirmation. Wo ne za ? Tu n’as pas qualité, monsieur, pour juger la presse

CITATIONS PROVERBES ET MOTS HISTORIQUES

Les traducteurs ne nous rendent décidément pas la vie facile. Il est certes malaisé d’extraire les proverbes de leur confort douillet, et de les restituer en langue française, avec leur élégance originelle. Tout de même… !

L’homme est un éternel insatisfait : L’Eternel est l’Homme satisfait

Si vous voulez-vous renseigner sur le sol, consultez l’écureuil : songez à prendre des cours de langue avant

Avec une seule lance, on n’abat pas l’éléphant : Le proverbe suivant dit exactement la même chose

Quand on n’a qu’une sagaie, on ne doit pas s’en servir contre un léopard : il vaut mieux la retourner contre soi-même en effet

Le problème ne cherche personne, c’est la personne qui cherche le problème : il y a des femmes qui cherchent les hommes quand même

Si ta machette ne veut pas tailler les épineux, demande-lui de couper des lianes pour un hamac

Ce que tes mains ont donné t’emmènera beaucoup plus loin que tes pieds : ça se discute

Le cou du serpent finit là où sa queue commence

On n’offre pas à son hôte le poisson qui est encore à la rivière

On ne peut pas prétendre laver les tripes rien qu’avec de la salive

Si la salamandre réussit à s’introduire dans la maison, c’est qu’elle a trouvé une faille

La tortue ne sachant pas danse, prétexta que la cour était pleine de souches ; quand on enleva les souches, elle allégua des chiques aux pieds ; quand on lui ôta ses chiques, ce fut son lumbago qui se déclara

Un oiseau qui jacasse ne construit pas de nid, contre-exemple français : Eric Zemmour

Peu importe la hauteur de laquelle on tombe, l’important est celle à laquelle on rebondit : à quoi cela ressemble, un macchabée qui rebondit ?

Qui pose des questions ne peut éviter les réponses : qui cherche trouve

Si la personne partie puiser de l’eau n’est pas de retour, c’est que les calebasses ne sont pas encore remplies : parce qu’elle cancane et se fait draguer par des troubadours

Le chat ne peut instruire son père sur la façon de bondir

La femme est un épi de maïs à la portée de toute bouche, pourvu qu’elle ne soit pas édentée : lu dans un précis d’éducation sexuelle : un bon baiser est un baiser sans dent. Alors qui dit vrai ?

Paix, Travail, Patrie : cette devise est sans doute le seul endroit au Cameroun où l’on puisse trouver du travail

A force de ramer dans les sens du courant, on finit par faire pleurer les crocodiles : enfin ce dictionnaire vint, n’est-ce pas ?

La parole d’un ancien ne tombe jamais à terre : elle tombe dans les oreilles sourdes de jeunes excités qui ont le tympan grillé par le vacarme ambiant

C’est le dernier coup de cognée qui abat l’arbre : toutes les heures blessent seule la dernière tue, dit-on en latin

Si le serpent te mord, le jour où tu vois une liane, éloigne – t’en : de crainte que la liane ne t’attache ?

La chèvre broute là où elle est attachée

L’homme ne voit jamais où il trébuche il voit seulement là où il est tombé

 La sagesse du lion n’est pas la sagesse de la panthère : à chacun sa sagesse !

Si tu te couches bien, tu vas aussi bien te réveiller : pas sûr que ce soit vraiment le cas si tu étais ivre au moment de gravir l’escalier qui mène à ta garçonnière

Un seul mot, continuez ! Le président Biya, s’adressant aux Lions Indomptables. S’utilise à toutes les sauces maintenant, surtout pour adresser des « motions de soutien » à l’illustre auteur.

Un homme se baignait dans la rivière. Un fou est arrivé, a pris ses vêtements et s’est enfui. Le baigneur s’est mis à poursuivre le fou. Tout le monde se moquait à leur passage en désignant les deux fous. Le poursuivant, dans le plus simple appareil, se défendait en montrant du doigt le fuyard, tout habillé : voilà le fou ! il a volé mes vêtements : Il n’est pas nécessaire de répondre à toutes les offenses, de s’irriter contre n’importe qui, il est toujours préférable de rester sur son quant-à-soi.

L’eau calme est la plus dangereuse : comme avec le jus de pamplemousse, il ne faut donc pas la boire sans l’avoir bien secoué au préalable ?

Quand on lance un caillou, il vaut mieux ne pas regarder où il va finir : la patience une fois qu’on a agi consiste à attendre et laisser faire

Le sang qui coule de ta bouche, tu ne peux tout le cracher ; tu es obligé d’en avaler une certaine quantité : en famille on est obligé de faire certaines concessions

Ne mange pas le piment avec ma bouche : éviter de prendre la responsabilité de dire les choses délicates à la place des autres

Le rat palmiste ne raconte jamais ses aventures nocturnes, car il n’arrêterait jamais de marcher la nuit : il ne faut jamais dire ce qu’on a l’habitude de faire et de voir, car on n’arrêterait jamais de le faire

Si tu trouves une image très laide, assure-toi qu’il ne s’agit pas de ton reflet : Y a-t-il dans cette sentence quoi que ce soit de proverbial ?

Celui qui dit merci demande encore : en somme on fabrique soit des impolis soit des mendiants sempiternels var. française : la reconnaissance de la plupart des hommes n’est qu’une secrète envie de recevoir de plus grands bienfaits. (Duc de la Rochefoucauld)

La carapace n’est pas la tortue, mais il n’y a pas de tortue sans carapace : On n’avait pas remarqué, merci !

Les défauts sont pareils à une colline, vous escaladez les vôtres et de là, vous ne voyez que ceux des autres

De longues lianes ne suffisent pas pour construire une case, il en faut aussi des courtes pour parfaire les angles : un autre proverbe abonde dans le même sens qui dit qu’on n’attache pas un paquet avec une seule main

Les hautes herbes peuvent avaler les pintades, mais ne peuvent pas avaler les cris des pintades : quand même rien ne vaut des pintades bien rôtis, un cri de pintade nourrit-il son homme ? Alors débroussaillez !

Si longue que soit la nuit, le jour viendra sûrement : mais « quand on vit d’espoir, on meurt de faim »

Celui qui a suivi le plan d’une femme se noiera : l’intuition féminine est un mythe que perpétue leur propension à dire « je t’avais bien dit ».

A force de dessiner le diable sur votre mur, il finira par rentrer dans votre demeure : une astuce : dessinez-le plutôt sur le mur du voisin

L’Edito du dico

Au Cameroun, ceux qui achètent des livres le font généralement dans le but de les offrir à un tiers (ou pour justifier leur présence à une séance de dédicace). Par suite, ceux qui ont des livres ne les ont pas, en règle générale, achetés. Le second service que vous puissiez rendre à celui qui a songé à vous faire plaisir, c’est d’en acheter un autre exemplaire pour lui-même. Ce dictionnaire n’a pas été conçu pour être consulté ponctuellement (cela dit…), mais pour être lu et, au besoin, relu. Son principe est de divertir plutôt que d’édifier, maintenant si nous pouvons castigare ridendo mores, ce sera tout bénéfice.

Il s’agit d’un dictionnaire camerounais, c’est-à-dire un recueil de mots et d’expressions bien de chez nous (par l’origine ou par l’usage) présentés par ordre alphabétique. Il ne prétend plus qu’un autre à l’exhaustivité. Nous pouvons bien choisir de nous appeler Littré, ou de rester simplement Tsimi, Cela n’emporte aucun droit privatif d’aucune sorte, le lecteur pourra toujours compléter, corriger, en somme s’      appeler Robert ou Larousse, dans une version améliorée de ce qui constitue, dans le genre et dans notre contexte, un précédent absolu, si l’on veut rester modeste.

Ce dictionnaire n’est pas seulement un dictionnaire : les définitions des entrées que vous trouverez ne sont pas seulement (ni toujours) des définitions, mais davantage des commentaires, voire des développements, tous ensembles artistiques, historiques, sociologiques, linguistiques, au mieux, encyclopédiques. Ce sont des attentats à la bien-pensance souvent illustrés par des caricatures, des photos, des extraits d’œuvres publiées ou inédites, des saynètes, des mots d’auteur, des situations comiques, des scènes narratives originales et des personnages hauts en couleur.

Ces précisions quant à l’objet, la nature du contenu, l’ambition de l’auteur étant faites, il importe de dire les préceptes qui ont présidé à la mise en œuvre de ce projet. L’ironie y est souveraine, nous ne nous faisons pas faute de provoquer, du moment que nous demeurons subtils et gais. Nous restituons à certains moments la croyance commune, sans la commenter, ni la corriger, à d’autres nous juxtaposons ce qui devrait être à côté de ce qui est. Toutefois, globalement, nous évitons d’aborder les questions du point de vue du normativisme (il faut dire, faire, penser… plutôt que…) et des prescriptions ex cathedra du magister dixit. Au plan formel, ce volume est une évidente parodie des dictionnaires de langues, l’usage de certains « abréviations et signes conventionnels » n’ont qu’une pertinence toute relative. Ils visent essentiellement à agrémenter la lecture et à alléger l’économie du contenu. En tout, notre fantaisie nous a guidés jusque dans le choix des noms propres et dans la présentation fonctionnelle que nous en faisons.

Des idées reçues lato sensu, id est en y incluant les a priori, les lieux communs, les poncifs, les clichés, les stéréotypes, les légendes urbaines, les « préjugés en béton », sans acception de leurs nuances de sens. Ces manières de dire, de faire, d’être, et de penser que l’on n’ose jamais remettre en question sont ici examinées, déconstruites, déboulonnées, il n’est pas jusqu’à notre hymne national qui n’échappe à notre verve contestataire, persifleuse, sciemment hétérodoxe. Nous revendiquons d’une part le droit à l’autodérision, la liberté de douter de la perfection de notre pays ou de la sainteté de ses habitants. Nous nous enorgueillissons d’autre part de l’inventivité de notre peuple, de son génie, et de son exception culturelle. Aussi y a-t-il, dans cette photographie en demi-teinte, ou ce cliché (pour mieux dire et jouer avec les sens) du Cameroun, les camerouniaiseries au prime abord et les camerounismes au second, un peu en écho à la double interrogation liminaire. A vrai dire, la segmentation ainsi opérée n’est pas étanche, ce sont essentiellement des faits de langue que l’on retrouve dans la seconde partie, ils n’en véhiculent pas moins nombre d’idées reçues ou préconçues et cette belle mentalité camerounaise capable de si grandes laideurs, photographiée et retouchée à l’occasion, pour des raisons esthétiques bien sûr. De la littérature avant toute chose !

LA  COMMUNICATION EN ÉTAT D’ALERTE

Crise au NOSO: De la menace à l’opportunité.

Deux phénomènes majeurs investissent et marquent la société camerounaise :

–           La crise au Nord-Ouest, Sud-Ouest (NOSO)

–           La compétition de la coupe d’Afrique des Nations #CANTOTALENERGIES.

Le marqueur le plus problématique, vecteur potentiel d’une image disruptive, est la crise du NOSO.

D’un point de vue communicationnel, je m’interroge sur la possibilité de « repositionner » cette crise au NOSO pour en faire le vecteur d’un nouvel idéal  au service de la cohésion nationale.

La communication ne mettra pas fin à la crise. La communication ne remplace pas la guerre non plus. Elle clarifie les rôles, les positions et les rapports  entre les adversaires militaires, politiques ou partenaires comme l’opinion publique nationale ou internationale. Elle oblige les forces obscures à sortir de l’ombre. La communication doit donc couvrir le terrain de l’information et celui de la propagande.  Une gageure devant la toute-puissance du nouveau réseau d’informations qu’est internet.

Le nœud du problème à résoudre par les communicants D’ÉTAT se pose précisément en ces termes: comment communiquer de façon objective sur un scénario aussi alambiqué que celui du NOSO? La référence à la guerre suppose la présence au minimum de deux armées sur le champ de bataille. C’est la difficulté à cerner l’armée et la rébellion qui contrarie la matrice du théâtre des opérations. Qu’il faille nettoyer des poches de résistance est une chose. Que les forces régulières obtiennent des ralliements ou des renoncements de la rébellion est un grand pas vers la victoire. Quel est donc le positionnement du curseur de la victoire au moment où les hostilités sont enclenchées?

Si la corrélation entre les conflits majeurs et la géopolitique est suffisamment établie dans les crises nationales puisqu’elles sont essentiellement territoriales, on évoque très peu en revanche, l’usage des conflits comme prétextes et outils de propagande au service des parties belligérantes : Toute guerre est aussi guerre de l’information et de  communication.

Dépourvu de la bénédiction de l’opinion, le pouvoir de l’Etat perd de sa puissance. Les exemples du Front Polisario, de la bande d’Aouzou ou plus récemment du Tigré nous le rappellent dans le cas de notre continent. Le traitement médiatique de ces conflits est un enjeu de la bataille.

En général, la communication officielle ne doit avoir qu’une source et plusieurs relais. Mais les contre- pouvoirs que sont les médias, l’opposition alimentent également  l’opinion publique d’informations alternatives, souvent contradictoires que cela obéisse à une intention stratégique ou pas. Le cas particulier du Cameroun pose le souci même du contrôle par l’État de l’information réelle autour de la crise du NOSO. La maitrise de la trajectoire de l’information, le contrôle de sa valeur et sa durée de vie sont les défis d’un organe d’appui à la communication. L’objectif étant de réduire l’écart sinon de l’anéantir entre la narration officielle et la narration courante.

Faisons d’emblée un distinguo entre la narration officielle et la narration courante. La première évoque la version des faits (récit) de l’Etat, celle qui est reconstituable à partir des communications officielles. La deuxième évoque le récit tel que relaté par la majorité des camerounais, retraçable à partir des contenus médiatiques (débats) des plateformes digitales.

L’analyse du contenu des interventions gouvernementales trahit une certaine arrogance fondée sur une communication stratégique essentiellement défensive qui crée un sentiment perçu de culpabilité contrastant singulièrement avec le discours du chef de l’État, lequel remplit son rôle d’apôtre de la paix et artisan de l’unité nationale. Une discontinuité perçue entre les éléments de langage du chef de l’Etat et ceux de certains membres du gouvernement fragilise de fait la crédibilité de la ligne narrative officielle si tant est qu’elle existe.

Le vide informationnel sur le casus belli, c’est-à-dire le point sur lequel porte le différend et les déformations hostiles du rôle du gouvernement ont fait le jeu des forces d’opposition et ont sapé la capacité de l’Etat à maintenir les populations camerounaises mobilisées ; bien au contraire des revendications identitaires identifiées dans  d’autres régions, semblent reprendre du poil de la bête.Le déficit d’une communication adéquate, celle-là qui donne le la, déficit causé par une non-maitrise de l’écologie de l’information et du paysage médiatique, notamment sur le volet digital, est le talon d’Achille de notre gouvernement.

Ayant été conseiller de campagne, stratège des médias sociaux, ayant coordonné les équipes d’attachés de presse et autres compétences qui élaborent des messages politiques pour mieux promouvoir les idées, les causes et les personnes, le spectre des tactiques que je tire d’un éventail fait d’expériences sur le terrain, d’enseignement de la communication, de livres que nous avons publiés sur le sujet et donc de sources académiques et intellectuelles informe les tactiques ouvertes ou dissimulées qui peuvent être mises à contribution.

L’objectif politique déjà déclaré (dans un message à la nation le 10 septembre 2019) par le Président de la république est précisément de démilitariser toute la population et de restaurer la République dans ses droits. Il n’y aura pas d’emprisonnement ni de cour martiale pour les rebelles qui se rendront d’eux-mêmes. Tous les accords issus du grand dialogue sont maintenus. Les prérogatives des uns et des autres sont précisées et clarifiées. La légitimité de la position de l’État, l’autorité du pouvoir central sont autant de préalables pour la résolution de la crise du NOSO.

Il n’y a pas de guerre sans arbitrage politique et sans stratégie culturelle de la part de l’État qui la décide. De cet arbitrage politique découle la narration officielle, le roman national, le « narrative » institué. La communication opérationnelle n’en est que la conséquence. Or, la crise du NOSO semble être une guerre  subie, guerre asymétrique aux allures insurrectionnelles, elle place l’Etat en situation de recul et le discrédite aux yeux de l’opinion publique nationale. Nous nous souvenons du cas particulier des massacres de Ngarbuh (Février 2020) où l’alerte d’un abus de l’armée camerounaise est donnée par  Human Rights Watch, une ONG internationale et ensuite relayée par les journalistes locaux qui révolte l’opinion et contraint la Présidence de la République à ordonner une enquête qui aboutira au procès des militaires incriminés en décembre de la même année. Nous pouvons également citer le cas très récent du soldat MVOGO lynché par la population suite à une bavure, et les communications diverses venant de plusieurs sources relatant diverses versions (Défense, Gouverneur, RDPC, etc.) Quand un scandale occupe l’opinion, il vaut mieux mettre tous les autres scandales potentiels sur le tapis, plutôt que de les dissimuler et de risquer une autre séquence de bad buzz des semaines plus tard. Il faut divulguer toutes les informations préjudiciables sur un problème en une seule fois, afin que l’histoire négative puisse être traitée rapidement. Plutôt que de la laisser saigner pendant des semaines dans les médias, on s’en affranchit en une fois. 

Une étude longue nous permet d’arguer que la principale faiblesse communicationnelle du gouvernement du Cameroun, est de s’être posé en souffre-douleur en démontrant aux yeux de l’opinion qu’il subit cette crise et qu’il emploie la force comme seul moyen de dissuasion. Ce positionnement de sa communication a eu pour effet de renforcer le sentiment d’un amateurisme et d’une incompétence notoire des dirigeants en place. Les récupérations opportunistes et politiciennes qui contribuent à fragiliser l’image de marque de l’Etat doivent être considérées précisément comme les éléments de problématique à résoudre par une communication de paix efficace. C’est l’âge de l’influence, du lobby, du spin doctor et aussi, comme on le voit au travers des lignes éditoriales savamment conçues, trop souvent manipulatrices et usines à fake news.

DE LA DISSUASION MILITAIRE À LA DISSUASION ÉPISTOLAIRE

Proposer des solutions pour la résolution du conflit, demande au préalable  d’entériner  le conflit. Le schéma narratif proposé par le Président de la République avait laissé un hiatus entre les revendications corporatistes et la prise des armes. De ce fait, il y’a lieu de se repositionner en maitre du « jeu », redéfinir les contours du problème, redistribuer les rôles et restituer à l’Etat tous les symboles régaliens. Quand la presse remplace les armes, c’est la bataille médiatique qui focalise toutes les attentions. Le poids des mots et le choc des photos à la « Une » des journaux, et c’est l’encre qui a coulé à la place du sang. Et si les véritables protagonistes des conflits étaient les journalistes (communicants) belliqueux ? Sanctionner les médias et journalistes pour reportages mensongers. Il existe plusieurs manières de sanctionner les couvertures négatives : salir ce qui est sale. L’indécence des médias pointée, l’indépendance des supports médiatiques est remise en question face à la couverture informationnelle des conflits. FOCUS SUR LA LIBERTÉ DU POUVOIR MÉDIATIQUE.

La communication parle silence déjà surjouée par le président de la République est un attribut de la hiérarchisation des urgences, elle consiste à désoxygéner les incendies, à laisser mourir d’ennui les informations les plus fausses. Elle peut aussi servir à des échelons inférieurs. On peut nourrir une rumeur ou affamer une histoire… Jouer une chauve-souris morte revient à ne pas répondre à une demande des médias ou à donner une réponse minimale dans le but de tuer l’histoire. L’on ne partage que les informations les plus bénéfiques ou les moins dommageables

APPUYER LA TRANSITION DE LA GUERRE VERS LA PAIX EN FAISANT LA GUERRE A LA GUERRE.

La guerre, au nombre de morts qu’elle provoque n’est certes pas une bonne chose. Mais la guerre, au regard de la paix qui s’en suivra peut être nécessaire. On qualifiera donc cette Guerre de Juste, utile et salvatrice. Une guerre de paix. Les séparatistes ne sont pas nos ennemis, il s’agit de nos compatriotes qu’on doit réinsérer dans la nation suivant les accords du « GRAND DIALOGUE ». Les rebelles armés et les va-t-en guerre sont les principaux visés. Déclarer la guerre aux séparatistes est un non-sens dans la logique de l’unicité de l’État. « Mater la rébellion », rentre dans le champ lexical d’un discours officiel à destination de la nation toute entière. Le mode opératoire étant sans doute le Delta de la mission. L’utilisation des armes, fussent-elles conventionnelles ne saurait emporter l’adhésion du peuple. Problème, il faut justement faire taire les armes au profit d’une paix civile définitive.

Les balbutiements gouvernementaux sur le « naming » de la situation (crise ? tensions ? guerre ? insurrection ?) ayant accentué l’opacité, il est temps de donner un nom à cet imbroglio.Pour sauver son peuple pris en otage par des ennemis masqués, l’Etat déclare la guerre aux impies de la nation : LA BATAILLE DE LA PAIX. Oui la bataille de la paix, nouveau projet de communication stratégique en appui aux FDS pour écarter les vieux démons de la polémique qui condamnerait un gouvernement qui tire contre son peuple. La bataille pour la paix peut donc commencer au NOSO avec l’indice d’alerte maximal. Il s’agit notamment d’exposer les faits réels à partir d’une écriture de fiction agissant mieux dans l’inconscient collectif, avec des outils standards de relations publiques, souvent mobilisés, telles que la rédaction de communiqués de presse, l’organisation d’événements, le discours et les happenings dans les médias. Rester concentré sur ce message : le but de chaque apparition publique ou interview d’un officiel doit s’intégrer dans une stratégie plus large. En soi, ce n’est pas une tactique malveillante, mais la répétition constante des mêmes messages sans répondre aux questions peut être une forme d’obscurcissement

La règle de répétition : la nausée est largement incarnée par Dieudonné Essomba dans les médias. L’idée est de répéter ad nauseam, si souvent les mêmes idées qu’elles ne deviennent effectives que pour autant que tout le monde s’en lasse et que l’auteur de la répétition semble sur le point de ‘vociférer’, ‘aboyer’ ou ‘vomir’ chaque fois qu’il énonce sa vérité. D’un autre côté, ce qui est dissimulé fait référence à une gamme de techniques cyniques pour gérer l’information : ce sont les tactiques parfois malveillantes que la plupart des gens associent au « spin ».Certes, il s’agit d’une opération d’envergure notamment sur le plan stratégique, elle sera d’autant plus réussie qu’il y aura moins de pertes en vies humaines.

Devant ce cas de force majeure, c’est une obligation pour l’État de déployer après expertise, des forces spéciales et très préparées à cet exercice dans le NOSO afin de rétablir la paix et l’intégrité territoriale. Une exigence militaire et budgétaire qui nécessite de mettre à disposition de l’armée régulière tous les moyens issus des nouvelles technologies de guerre afin d’éviter des déformations et désinformations susceptibles de « jeter l’huile sur le feu ».

Les ennemis de la nation doivent être privés de la capacité d’écrire l’histoire et le pays doit faire l’économie d’une guerre civile. La reprise en mains par le pouvoir central de l’information de guerre, est un gage de paix et de continuité de l’État. Communiquer en situation de crise, c’est aussi créer une synergie entre l’information politique du gouvernement, l’information opérationnelle de la défense nationale, pas loin de l’information officielle finalement politique et l’information des médias qui n’est autre que l’analyse et le traitement des informations précédentes afin de raconter la plus belle histoire de la victoire.

L’EMBLEMATIQUE-MEDIATIQUE-PROFESSEUR-MESSANGA

Entre avoir raison et prendre l’ascenseur social il faut parfois choisir, toute vérité n’étant pas bonne à dire, L’emblématique-médiatique-professeur-Messanga est renvoyé à ses chères études avant qu’il ne perde le Nord !

Les événements récents tournant autour d’une figure universitaire et médiatique n’ont pas manqué de secouer notre attention : Le spectacle douloureux d’un enfant rebelle sacrifié par sa mère pour la survie de toute la famille.
Parfois, nous créons notre propre état d’enfer sans le savoir. Le comble de la tristesse est de rendre les autres responsables des résultats conformes aux lois, des actes que nous avons posés. Entre avoir raison et prendre l’ascenseur social il faut parfois choisir, toute vérité n’étant pas bonne à dire, L’emblématique-médiatique-professeur-Messanga est renvoyé à ses chères études avant qu’il ne perde le Nord !
Pour ne rater aucun chapitre de la leçon de vie magistralement dispensée à leur insu par les acteurs de l’événement, je partage quelques notes :

1- Du respect des institutions

Au moment où j’écris ces lignes, il me vient en mémoire une phrase célèbre que mon Grand-frère aimait dire : « Quand on aime, on ne souffre pas et si on souffre, alors la peine est aimée ». Partant de ce principe, quand on appartient à une famille, un parti, une entreprise ou toute autre organisation, nous avons l’obligation de l’aimer, de protéger sa réputation par le plus hardi des zèles et d’en respecter les règles aussi longtemps que nous y sommes. Dès lors que nous nous surprenons à juger nos dirigeants, à critiquer les règles où à médire des représentants, c’est que notre présence au sein de l’organisation devient aussi inutile pour nous-même que nuisible pour les autres. Peut-on respecter un chef sans respecter les collaborateurs en qui il a placé sa confiance pour des raisons qui nous échappent ?
L’emblématique-médiatique-professeur-Messanga, s’est laissé prendre dans un jeu délicat où simulant la force antagoniste nécessaire à la dynamique, donc le débat contradictoire au sein de son parti politique, il s’est transformé en virus puis syndrome totalement nuisible à la santé de sa famille politique. La réaction immunitaire ne peut être que radicale en pareille circonstance. Sanglante évidence !

2– Entre cohérence et conséquentialisme

Quand on écoute L’emblématique-médiatique-professeur-Messanga dans ses envolées cathodiques, où il se dit victime de son dévouement et considère sa famille comme un agrégat d’ingrats, on se demande alors si cet homme ne serait pas frappé d’une certaine forme de masochisme ou un fétichisme de la maltraitance. Le Ministre Issa Tchiroma est bien un allié du Président Biya sans être membre du RDPC, pourquoi L’emblématique-médiatique-professeur-Messanga continue-t-il alors de se faire escagasser dans un groupe qui ne l’emploie pas à sa juste valeur ? Au lieu du processus qui consiste à verser les cris, les pleurs et les grincements de dents parce que « gémir, crier, pleurer c’est également lâche », une simple démission ne serait-elle pas plus cohérente ? Ou alors, ayant choisi d’y rester, il décide ipso facto de s’exposer aux représailles qu’il appelle de tous ses vœux. S’il se refuse à faire entendre le silence qu’on lui ordonne, qu’il accepte alors l’inflexible correction qui convient aux écarts dont il s’est rendu auteur. Et si son attitude était une défiance vis-à-vis de sa hiérarchie, la cohérence voudrait qu’il garde le sourire et la joie de vivre où qu’il soit, tel Sisyphe.
Pleurer d’être frappé après avoir provoqué la bagarre est d’une inconséquence et d’une incohérence désolantes.

3- Odieuse manipulation et récupération désespérée

Les uns et les autres s’agitent qui dans la commisération ironique qui dans la réjouissance cynique, en tous les cas la transe médiatique était palpable et la récupération politique n’a pas tardé. Comment peut-on attaquer la légitimité d’une décision logique dans le cadre des réglages et règlements politiques que L’emblématique-médiatique-professeur-Messanga n’était pas sans savoir au moment où il traitait son parti de tous les noms d’oiseaux. Ceux qui critiquent les bourreaux de L’emblématique-médiatique-professeur-Messanga doivent se souvenir qu’il s’agit d’une affaire de famille et qu’il vaut mieux ne pas « mettre son doigt entre l’écorce et l’arbre ». Prendre en otage et à témoin l’opinion publique pour s’exonérer des conséquences de ses actes n’est pas une stratégie chevaleresque.

ON DIT QUOI NATHALIE ?

Au regard de l’ampleur conversationnelle prise par l’affaire dans la sphère sociale et médiatique locale, et après avoir longtemps méprisé par arrogance intellectuelle non justifiée, le désormais-phénomène-Nathalie-bidule et consorts, j’ai enfin pris du recul et de mon temps pour interroger des regards divers sur cette affaire, et je puis enfin me prononcer en toute impartialité en posant 5 questions:

1- Est-ce que Nathalie-Bidule-et-consorts est belle ?

Qui oserait en douter ? La finesse des lignes et l’harmonie de ses traits donnent à son visage tout le charme et la grâce que les yeux d’homme furètent et les yeux de femmes toisent ; les uns par le désir, les autres par l’envie en tous les cas suscités par l’admiration. Sous ce rapport, oui c’est un mannequin à la plastique exemplaire. Je vous l’accorderai même, si vous l’érigiez en beauté paradigmatique.

2- Est-ce que Nathalie-Bidule-et-consorts est appréciable ?

Comment une femme sortie de l’anonymat avec fracas en passant par la petite porte de l’infidélité, la luxure et autres petits plaisirs que nous aimons bien en chambre mais pas en public, peut-elle tirer parti de l’humiliation pour se faire une place dans ce monde de loups et de requins ?
En choisissant de mépriser ses humiliations, elle a su dépasser les limites que lui imposait sa condition initiale de croqueuse de diamants passive pour devenir acteur de sa vie. Oui c’est appréciable. Il faut féliciter cette brave dame qui se bat comme un homme pour ne plus être humiliée par lui.

3- Est-ce que Nathalie-Bidule-et-consorts est un modèle d’entrepreneur ?

Il est trop tôt pour ne serait-ce qu’y penser. Une étude récente de l’Institut National de la Statistique montre que 40% de PME décèdent avant la 7e année d’existence. Son entreprise ou ses entreprises n’ont pas encore traversé cette phase délicate pour que l’on considère, notre brave mannequin comme un exemple à suivre en matière d’entrepreneuriat. Elle ose c’est déjà cela, pour le reste, nous ne pouvons que répéter avec l’aveugle : « On verra bien » !

4- Est-ce que Nathalie-Bidule-et-consorts est influenceuse de référence ?

Alors voici une épineuse question qui divise les professionnels, elle divise également les universitaires, elle divise même les fans. En réalité, elle dérange.
Si on considère l’influence par la sphère de visibilité, ce qui serait très réducteur et manquerait totalement d’ambition, alors on peut établir qu’à partir de 50 mille suiveurs nous sommes influenceurs.
Mais influencer c’est amener quelqu’un à agir et penser différemment, sur les 50 mille suiveurs combien pensent suivant les recommandations du gourou Nathalie-Bidule-et-consorts ? Quelle marque peut attester de l’efficacité de cette influence ?
Outre plus, nous avons mené une petite enquête sur le nom Nathalie-Bidule-et-Consorts pour savoir à quoi était associé ce nom dans l’imagerie populaire actuelle. Pour le moment 60% de répondants l’associaient encore au champ lexical ayant trait à ce qui la révéla au grand public. Un champ lexical pas très glorieux donc. En revanche 40%, et le chiffre progresse, commencent déjà à l’associer à des valeurs sociales moins polémiques.

5- Est-ce que Nathalie-Bidule-et-consorts peut enseigner sa recette ?

<p value="<amp-fit-text layout="fixed-height" min-font-size="6" max-font-size="72" height="80">Etant encore en apprentissage autant sur l’influence que sur l’entreprenariat, n’ayant pas encore tout à fait exploré les hauts et les bas de ces domaines, il serait fort prétentieux de lui attribuer des vertus pédagogiques et des talents de transmission d’une recette de succès qui doit encore faire ses preuves.<br>En conclusion, Nathalie-Bidule-et-Consorts doit encore travailler, et il est urgent qu’elle ait l’humilité de décliner des invitations n’ayant pour but que de caresser son égo publiquement et odieusement endolori.Etant encore en apprentissage autant sur l’influence que sur l’entreprenariat, n’ayant pas encore tout à fait exploré les hauts et les bas de ces domaines, il serait fort prétentieux de lui attribuer des vertus pédagogiques et des talents de transmission d’une recette de succès qui doit encore faire ses preuves.
En conclusion, Nathalie-Bidule-et-Consorts doit encore travailler, et il est urgent qu’elle ait l’humilité de décliner des invitations n’ayant pour but que de caresser son égo publiquement et odieusement endolori.

Politiques de la politique et réalisme méthodologique.

Certains acteurs politiques, souvent déçus par le résultat des urnes menacent les régimes d’une possible insurrection populaire. Or, les peuples se battent rarement pour un leader. Le peuple se révolte pour le pain ou ses loisirs.

Le réel s’oppose toujours à nos illusions. Il n’est jamais d’accord avec nos rêves et nous oblige à revoir nos objectifs à la baisse. Face à cette dictature du réel, comment parvenir, lorsqu’on a goûté au poison de « l’insatisfaction des choses telles qu’elles existent », à modifier cette réalité pour la faire évoluer ?

Albert Camus s’exprimait un jour, et c’est encore écrit dans le Discours de Suède (1957) :

« Chaquegénérationsansdoute, se croitvouée à refaire le monde.

La miennesaitpourtant qu’elle ne le referapasMais sa tâcheestpeut-êtreplusgrande

Elleconsiste à empêcherque le monde se défasse. »

Ainsi, l’illusion de changer la réalité n’épargne personne, surtout les néophytes de la politique, et 20 fois sur le métier, ils remettent leur ouvrage jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’on « adhère au réel ».

Descartes, in Le Discours de la Méthode, d’ailleurs prescrit le bon sens à ce propos : les pensées sont le champ de liberté et de contrôle de l’homme, contrairement au reste, qui ne dépend pas de nous. Pour éviter la frustration lorsque le monde n’est pas adéquat à nos désirs ou notre volonté, c’est à l’homme de modifier ses pensées, de convertir son regard sur le monde plutôt que le monde lui-même.

Nous pouvons longuement discuter sur les implications d’une telle posture jusqu’à la caricature fataliste, ce qui n’est pas l’objet de notre développement.

Nous tenons à parler de la politique en Afrique Francophone. Conquérir, garder et travailler avec le pouvoir. Les nombreuses tentatives de conquête du pouvoir des oppositions africaines mises en échec par le système gouvernant héritier des systèmes coloniaux, ont suscité en nous maintes idées sur la meilleure démarche stratégique pour parvenir à modifier le « réel politique ».

Les oppositions sont-elles faites pour échouer ? Sont-elles condamnées à servir de faire-valoir démocratique aux différents régimes ? Le changement est-il possible ? L’alternance est-elle envisageable ?

  1. Décrire le « réel politique »

Les jeunes démocraties de l’Afrique francophone ont gardé les réflexes du système de reproduction colonial. Le parti au pouvoir recrute des fonctionnaires et des élus qui travaillent à le maintenir. La question de la préservation du pouvoir est au centre des préoccupations et des stratégies. Un système mécanique, guidé par l’instinct de survie faisant le minimum pour assurer le bien-être collectif.

En Afrique centrale, le Pouvoir généralement se prend par :

  • Transmission (hérédité ou affinité)
  • Force (Armée)

Dans tous les cas, la fréquentation préalable de l’appareil d’Etat est indispensable. L’opposition a ainsi peu de chances de gagner par les urnes.

  • Préparer la nécessité historique d’une révolution

Certains acteurs politiques, souvent déçus par le résultat des urnes menacent les régimes d’une possible insurrection populaire. Or, les peuples se battent rarement pour un leader. Le peuple se révolte pour le pain ou ses loisirs.

Il faut éduquer le peuple à faire ce que Guy Debord a appelé « les petites révolutions quotidiennes », afin qu’ils sachent reconnaitre et défendre ce qui leur appartient. Le vote par exemple. Non pas un candidat qui ne leur appartient pas.

  • Anticiper La révolution maitrisée

L’essor des Tics, modifie les modes de gouvernance actuels à l’heure des Fake News, certains auteurs ont parlé de l’ère de la post-vérité. Les citoyens ont trouvé un moyen d’exercer une pression sur les gouvernements et les gouvernements, peinent à s’adapter à ces modes de communication.

Les plates-formes digitales tendent à devenir de véritables leviers de croissance des candidats dans les sondages.

Les réseaux sociaux vont occuper une place tout aussi grande que celle des médias classiques. Chez l’électorat jeune, ils seront le premier relais entre les candidats et les citoyens. La génération androïde entrera dans le champ politique avec ses codes. Et même si elle ne sera pas de tous les meetings, elle va découvrir le live et suivra les candidats dont l’ e-réputation  sera la plus avantageuse.

Le digital sera l’outil des candidats avant-gardistes. Le taux de pénétration d’internet dans les zones urbaines permettra aux mieux outillés de faire la différence. 

Il s’ensuit une implication des cibles de plus en plus jeunes dans la politique. Mais cette implication doit être nuancée, car elle se limite souvent à des formes de contestation virtuelle, mais ne pousse pas encore, ou très peu, les jeunes dans les urnes.

Les jeunes veulent changer le monde, être associés dans la prise de décision, mais les partis politiques, précisément ceux au pouvoir n’arrivent pas à parler leur langage : tension permanente.

La révolution maitrisée permettrait aux partis politiques traditionnels de développer des plateformes politiques où cette jeunesse peut s’exprimer sans parti pris. Les militants classiques sont généralement trop vieux et trop formatés, or il y’a besoin d’élargir l’assiette des électeurs en dehors du cadre politique classique perçu comme « panier de crabes ».

  • Choisir Le réalisme méthodologique

Les révolutionnaires héritent rarement du pouvoir. Au Cameroun et dans beaucoup de pays africains, ceux qui avaient lutté pour les indépendances, ont été écartés de la gestion des affaires. Il faut donc laisser les révolutionnaires combattre sans être soi-même révolutionnaire. Le réalisme méthodologique consiste à se placer en 3ème force (La force neutralisante).

Il faut savoir suggérer la révolution sans en être acteur. Se mettre en mode de coopération plutôt que de compétition avec le régime, tout en gardant une certaine influence sur les plateformes révolutionnaires.

L’héritage du Président Biya saccagé (2)!

La politique a pour fin, non pas la connaissance, mais l’action.

Aristote

Au petit  jeu de l’incohérence,  le paradoxe camerounais  flirte avec l’incompétence.  Un pays truffé de talents bruts, de matières grises et d’or noir seulement toujours en proie aux déchirures et manipulations en tout genre.

Pourtant la profession de foi du père de la nation,  laissait entrevoir il y a une  grosse trentaine d’années,  une sortie du sous-développement  par le haut.

L’ouvrage  » Le libéralisme communautaire  » était  écrit tel un discours de politique générale.

Son contenu  totalement révolutionnaire  par le  modèle économique proposé  laissait augurer  des lendemains meilleurs  pour un pays soucieux du bien-être de sa population.

La politique  effectivement menée  n’a pas été,  le  moins que l’on puisse dire à la hauteur des espérances suscitées par le chef-d’œuvre  du tout nouveau président d’alors.

Le  programme santé  pour tous en l’an 2000, s’est avéré un vain slogan. La redistribution équitable des richesses a piétiné et peine à se manifester.

L’éducation nationale n’est plus  une priorité au même titre que l’agriculture si on se  réfère aux budgets alloués.

Certains historiens arguent que Le Président Biya n’est ni l’auteur ni le concepteur du projet politique qui sous-tend le Libéralisme Communautaire. Le communautarisme africain qui est le fondement même de la pensée khamit lui est édicté par la philosophie du panafricanisme. L’objectif premier étant de garantir un minimum vital à tous et à chacun sans s’opposer aux acquisitions de l’agréable et même du superflu par d’autres personnes qui par leurs talents et mérites, et non sur le dos du peuple, accèderaient à un plus grand enrichissement. Sengat Kuoh, Borgias Evrmbè, Mono Ndjana aurient ainsi travaillé à cet ouvrage en s’inspirant des idées des révolutionnaires africains Un Nyobè, Nkrumah et autres.

Il n’empêche cependant que le mérite de l’édition revient de fait au Président Biya et, à  fortiori,  les droits d’auteur. Dans le  contexte camerounais,  il se voulait novateur  sur  le  plan  des efforts et des récompenses.  Son illustre prédécesseur  procédait  aux redistributions par zone de nécessité et parlait surtout  de  développement auto- centré. Concept rapidement écarté au profit du  libéralisme communautaire.

Le  déterminant identitaire n’est pas le delta  patriotique.  Simplement le  socle de la vie qui est la cellule familiale,  souffre depuis très longtemps maintenant d’un phénomène de dislocation.  Ce phénomène trouve ses origines dans l’inégalité des revenus et de traitement. Une société équilibrée suppose des familles équilibrées, des communautés équilibrées  et un vivre ensemble inter communautaire apaisée.

L’héritage du Président PAUL Biya « livré » en pâture !

Focus sur le libéralisme communautaire ou désillusions d’une société désemparée.

Associer l’économie et l’humain, la prospérité individuelle et le bien-être collectif était assurément le credo du président de la République du Cameroun SE PAUL BIYA  qui n’avait pas anticipé  la mondialisation avec son lot de turpitudes des nouvelles technologies.

Pour autant,  celui qui  sera  sans  doute un visionnaire devant l’histoire  ne cessait  de rappeler  que  la mise en place de son  idéal sociétal imprégné des valeurs fondamentales africaines nécessitait rigueur et moralisation.

Zoom sur  ces deux notions en adéquation parfaite avec  le  libéralisme communautaire  si cher à ses yeux.

  • Un État fort et souverain  n’est possible que  débarrassé de la corruption et faisant une part belle à l’égalité des chances.
  • La liberté d’entreprise  incluant une  rigueur dans la  gestion,  le président Paul Biya souhaitait rompre avec le capitalisme sauvage qui fait très peu de place au capital humain.
  • Une moralisation dans les pratiques et les  approches était de ce fait un préalable pour  la mise en place de cette utopie structurante.

Le libéralisme communautaire est-il jamais sorti de l’ornière théorique et idéologique, de la vision politique  pour prendre une part active dans la réalité administrative, citoyenne, civique, sociale et économique quotidienne ?

La profession de foi  du président Paul Biya il y a bientôt  quarante ans,  a-t-elle eu le temps  de trouver un chemin de  prédilection ?

Entre  découragement et désenchantement,  la société  camerounaise,  berceau de  richesses et de talents devrait, au-delà des cultes de la personnalité exécutés en séances de dédicace d’un livre cent fois réédité, mille fois imprimé, hélas pas une fois implémenté ;  devrait donc revisiter cette  excellente copie de 1982.

L’œuvre dans son ensemble devait tenir à un ouvrage présenté  comme  programme  ou politique générale.  L’heure du bilan est arrivée.

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