Aujourd’hui, la liberté d’expression a donné la parole à tout le monde. La face cachée de cette liberté d’expression est la liberté de dire n’importe quoi. Et c’est ainsi que la bêtise se protège de la censure. Aussi se propagent viralement les idées les plus sottes jamais entendues du temps où la parole était sacrée.
A cette époque, je me souviens, avant de donner la parole à un jeune, on éprouvait d’abord sa capacité à garder le silence. C’est dans ce silence qu’était forgée la force de sa parole.
La liberté d’expression a divisé le temps d’action en deux. C’est pourquoi on construit moins de pyramides à notre époque, où il faut tout entendre. Tout lire.
Tant qu’on est homme on se perfectionne. La question du développement collectif relève d’abord d’une stratégie individuelle. Plus on aura des hommes brillants, plus vite on se développera. Le système démocratique n’est qu’un leurre. Les sociétés n’avancent que sur la base d’une orientation fixée par une élite. Il faut une bonne moralité pour que cette élite fasse avancer la société sur le principe de l’Amour. Si l’élite se trompe, elle paiera d’une manière ou d’une autre le prix de ses erreurs, dans la juste proportion des résultats conformes aux lois de ses actions.
Donc le respect de ceux qui nous précèdent, même quand on se juge meilleur est fondamental. Non pas pour eux, mais pour nous.
Ce qui me ramène à une échelle individuelle, certes le *haut est comme le bas. Le bas est comme le haut*. Il est de l’intérêt de mes parents, de mes enseignants, de mes maîtres et de mes patrons d’être justes et intègres. Mais il n’est pas dans mon intérêt de commencer par évaluer leurs actions pendant que je reçois d’eux l’éducation, la formation et l’instruction qui me seront utiles plus tard dans ma quête d’auto réalisation.
- Premièrement, en jugeant péremptoirement ce qu’ils font au lieu de comprendre ce qu’ils me disent je ferme la possibilité, déjà bien assez faible sans cela, de tirer le bénéfice déterminé qu’ils avaient fixé pour moi.
- Deuxièmement, je me détourne moi-même du but qui m’avait rapproché, de manière hasardeuse ou calculée, de ces ainés, dont l’enseignement ne réside pas seulement dans ce qu’ils me disent de bien et de juste, mais également dans l’observation neutre et bienveillante que je ferai des résultats consécutifs à l’application de leurs enseignements dans les diverses situations de ma vie. (COM-PRENDRE)
- Troisièmement, considérant leurs comportements sans comprendre leurs buts, qu’ils ne sont pas obligés de m’exposer au début de la formation, je fais le lit d’un conflit aussi bien stérile qu’imbécile dont je suis l’unique perdant et le seul responsable.
Ces êtres antérieurs à moi ont une mission obligatoire (c’est-à-dire avec ou contre leur gré) de transmission d’un héritage ancestral. Mais il m’appartient d’abord :
- De me faire réceptacle de ce patrimoine culturel transmis par hérédité, éducation, instruction et autres initiations
- De rendre vivant tout ce savoir en améliorant mon être.
Chaque fois que j’aurai identifié chez un ainé un comportement outrageant, en réalité ce ne sera que le miroir d’un défaut latent en moi. Une manière de travailler non pas sur lui, mais sur moi-même donc.
Après seulement, je pourrai, moi aussi, transmettre ce que j’aurai compris et reçu.
Dieu donne le savoir –ou les moyes- à qui il veut. Il peut les donner à l’être le plus détestable de la planète terre et vous demander ensuite d’aller prendre et/ou apprendre auprès de cette personne. C’est parce que Dieu veut faire de vous quelqu’un de plus humble qui fera mieux que le maitre auprès duquel vous devez d’abord apprendre.
Il n’y a donc pas un conflit entre ainés et cadets. Car chaque aîné est lui-même un cadet et chaque cadet est par ailleurs aîné. Chacun doit apprendre à tirer son épingle du jeu en sachant que rien ne doit vous être facilité.
Alors faites simplement mieux. En attendant, silence on apprend.