La politique a pour fin, non pas la connaissance, mais l’action.
Aristote
Au petit jeu de l’incohérence, le paradoxe camerounais flirte avec l’incompétence. Un pays truffé de talents bruts, de matières grises et d’or noir seulement toujours en proie aux déchirures et manipulations en tout genre.
Pourtant la profession de foi du père de la nation, laissait entrevoir il y a une grosse trentaine d’années, une sortie du sous-développement par le haut.
L’ouvrage » Le libéralisme communautaire » était écrit tel un discours de politique générale.
Son contenu totalement révolutionnaire par le modèle économique proposé laissait augurer des lendemains meilleurs pour un pays soucieux du bien-être de sa population.
La politique effectivement menée n’a pas été, le moins que l’on puisse dire à la hauteur des espérances suscitées par le chef-d’œuvre du tout nouveau président d’alors.
Le programme santé pour tous en l’an 2000, s’est avéré un vain slogan. La redistribution équitable des richesses a piétiné et peine à se manifester.
L’éducation nationale n’est plus une priorité au même titre que l’agriculture si on se réfère aux budgets alloués.
Certains historiens arguent que Le Président Biya n’est ni l’auteur ni le concepteur du projet politique qui sous-tend le Libéralisme Communautaire. Le communautarisme africain qui est le fondement même de la pensée khamit lui est édicté par la philosophie du panafricanisme. L’objectif premier étant de garantir un minimum vital à tous et à chacun sans s’opposer aux acquisitions de l’agréable et même du superflu par d’autres personnes qui par leurs talents et mérites, et non sur le dos du peuple, accèderaient à un plus grand enrichissement. Sengat Kuoh, Borgias Evrmbè, Mono Ndjana aurient ainsi travaillé à cet ouvrage en s’inspirant des idées des révolutionnaires africains Un Nyobè, Nkrumah et autres.
Il n’empêche cependant que le mérite de l’édition revient de fait au Président Biya et, à fortiori, les droits d’auteur. Dans le contexte camerounais, il se voulait novateur sur le plan des efforts et des récompenses. Son illustre prédécesseur procédait aux redistributions par zone de nécessité et parlait surtout de développement auto- centré. Concept rapidement écarté au profit du libéralisme communautaire.
Le déterminant identitaire n’est pas le delta patriotique. Simplement le socle de la vie qui est la cellule familiale, souffre depuis très longtemps maintenant d’un phénomène de dislocation. Ce phénomène trouve ses origines dans l’inégalité des revenus et de traitement. Une société équilibrée suppose des familles équilibrées, des communautés équilibrées et un vivre ensemble inter communautaire apaisée.
